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SME AWARDS - Le pari de Snapflat : emménager, déménager… et économiser

Écrit par Lepetitjournal Hong Kong
Publié le 19 juin 2017, mis à jour le 19 juin 2017

La plateforme Snapflat, lancée à Hong Kong par deux Français, permet aux nouveaux arrivants de trouver un logement sans avoir à payer de frais d'agence, en arrangeant dans le même temps le propriétaire et le locataire sortant... Lauréats des SME Awards, ils détaillent leur approche innovante du marché locatif à Hong Kong.

« On a constaté un problème sur le marché locatif à Hong Kong : propriétaires, agents, locataires, tous sont mécontents des services. Quels moyens avions-nous pour le résoudre ? », c'est la question que se sont posés Eric et Jean-Baptiste au moment de créer Snapflat. A Hong Kong depuis plusieurs années, les ex-conseillers en patrimoine et en entreprise, ingénieur en mathématiques, se sont comme beaucoup d'autres heurtés à la problématique du logement. Après avoir réfléchi à une meilleure façon d'organiser le roulement, très intense, des locataires, les deux associés ont travaillé depuis 2016 sur Snapflat. Finalement lancée en janvier 2017, la plateforme propose une formule innovante et « tout bénef' » pour l'arrivant, comme pour le sortant et le propriétaire.

Les deux entrepreneurs sont les lauréats du prix SME Awards, organisé par la Chambre de Commerce française pour récompenser les meilleures startups françaises à Hong Kong avec le soutien d'InvestHK, de Mazars et de HKTDC. Ils nous expliquent le fonctionnement de Snapflat.

Une formule « tout bénef » pour l'arrivant, le sortant, et le propriétaire

Le système mis en place par les créateurs de Snapflat est relativement simple : le locataire entrant ne paye aucun frais d'agence, le sortant récupère 15% d'un mois de loyer et le propriétaire observe une latence minime (1 jour en moyenne) entre la sortie et l'arrivée des habitants.

Plus précisément, comment ça marche ? « Habituellement, lorsqu'une agence loue un appartement, elle facture des frais aussi bien au locataire qu'au propriétaire », expliquent les associés. Avec Snapflat, seul le propriétaire paye à la plateforme 50% d'un loyer, soit le tarif standard des agences lorsqu'un nouveau locataire est trouvé. Quid des 15% reçus par le locataire sortant ? C'est là qu'est toute la subtilité : « normalement, les agences attendent que les logements soient vacants pour organiser des visites. Cela implique pour le propriétaire une période où l'appartement est vide et donc pendant laquelle il ne perçoit aucun loyer. Nous, on propose au locataire, avec l'accord de son propriétaire, d'organiser lui-même les visites en fonction de son emploi du temps. Au vu de la demande, c'est bien souvent plié en trois ou quatre visites. Le locataire récupère 15% du loyer mensuel juste en ouvrant sa porte, ce qui peut être conséquent vu les prix. Et le propriétaire accueille dans la foulée de son départ, de nouveaux habitants, c'est donc bénéfique pour les trois parties », continuent-ils.

En une formule mathématique, la boucle est bouclée : le propriétaire paye 50%, desquels 15 sont reversés à l'ancien locataire. Snapflat emploie la commission restante pour couvrir toute la partie administrative ainsi que les visites faites par le personnel pour vérifier la qualité des appartements. Et au final, pour le locataire entrant, c'est gratuit.

Snapflat, la petite révolution du marché de l'immobilier à Hong Kong

Cette formule, où le locataire sortant joue donc un rôle important, est vue nulle part ailleurs et « change les règles » à Hong Kong. C'est d'ailleurs cet aspect innovant qui a séduit le jury de la French Chamber lors de l'attribution des SME Awards. Tout passe par la plateforme en ligne, par quelques coups de fil, hormis donc la traditionnelle visite par le staff de Snapflat pour vérifier l'appartement et l'image fidèle donnée par l'annonce. « Nous avons tous intérêt à ce que les photos et descriptifs correspondent fidèlement au bien pour éviter les visites non concluantes ». C'est la seule partie « physique » exercée par la plateforme mais « qui est très importante afin de générer de la confiance de la part des locataires comme des propriétaires qui voient qu'on existe bel et bien », selon les entrepreneurs.

« On est en quelque sorte des pionniers en la matière, notre façon d'aborder les choses et l'ambition du projet ont été récompensées », se réjouissent Eric et Jean-Baptiste. Malgré l'aspect innovant et l'approche « win-win », pas facile toutefois de se faire une place à Hong Kong. Les deux associés doivent régulièrement expliquer leurs services, et ce jusque dans la rue ! « Il y a toute une éducation à faire car ce système n'est pas du tout commun. Avec des approches différentes : pour le locataire qui part, c'est lui expliquer qu'il peut récupérer 15% d'un loyer, s'il accepte de s'occuper des visites, et qu'on s'occupe de tout le reste. Pour le propriétaire, c'est toute une partie explicative pour lui montrer qu'on est dignes de confiance, mais l'absence de latence est vite comprise », terminent les fondateurs de Snapflat.

Ainsi, depuis plusieurs mois, Eric et Jean-Baptiste pratiquent notamment le Street Marketing dans les rues de Central et Sheung Wan, les deux premiers quartiers ciblés, pour expliquer leurs services. Avec un certain succès, puisque la plateforme propose constamment plus d'une vingtaine d'appartements et s'est depuis étendue au quartier de Sai Ying Pun. Si la clientèle est essentiellement étrangère pour le moment, Snapflat s'apprête à viser un marché beaucoup plus large. Avec la version du site en cantonais qui arrive, le bruit risque bien de résonner chez les locaux.

Antoine Vergnaud - Marc Schildt (lepetitjournal.com/hong-kong) - mardi 20 juin 2017

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Publié le 19 juin 2017, mis à jour le 19 juin 2017

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