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Après plus d'un siècle de règne sans partage, les Etats-Unis cèdent pour la première fois leur titre de première puissance mondiale à la Chine.
Publiée le 10 octobre dernier dans un communiqué de presse, la nouvelle serait presque passée inaperçue si un éditorialiste américain ne s'était penché sur le dossier. "C'est officiel, les Etats-Unis sont désormais numéro 2" écrivait cette semaine Brett Arends sur le site d'information économique MarketWatch. Selon les dernières estimations du Fonds Monétaire International (FMI), le PIB chinois exprimé en parité de pouvoir d'achat (PPA) s'élève fin 2014 à 17 632 milliards de dollars contre 17 416 milliards aux États-Unis. Pékin pèse ainsi 16,5 % de l'économie mondiale (en termes de pouvoir d'achat réel) contre "seulement" 16,3 % pour Washington. Et la Chine devrait continuer ces prochaines années de creuser l'écart.
Selon les experts, le PIB exprimé en PPA est l'indicateur le plus approprié pour comparer les performances économiques des pays puisque les PPA permettent de mesurer ce que les populations peuvent acheter localement avec leur devise sur la base d'un panier de produits qui compte plus de 3 000 biens et services.
"Un tremblement de terre géopolitique"
Au-delà des batailles de chiffres et d'indicateurs ? le PIB nominal des Etats-Unis et le PIB américain par habitant sont encore largement supérieurs à ceux de la Chine ? ce nouveau classement confirme, s'il en était besoin, la puissance économique de l'Empire du Milieu et son avènement sur la scène internationale. Pour Brett Arends, cette révolution attendue ? la Banque mondiale avait elle-même révisé son calendrier et annoncé l'évènement en début d'année - serait même un "tremblement de terre géopolitique", les pouvoirs militaire et politique ayant toujours découlé dans l'histoire du pouvoir économique.
Et au journaliste de rappeler les termes du bouleversement à l'?uvre. Nous avons vécu depuis la bataille de Waterloo en 1815 sous la domination d l'Angleterre et des États-Unis, deux superpuissances qui selon lui ont été à "l'avant-garde en terme de libertés civiles, de processus démocratiques et de droits constitutionnels". Le tableau est idyllique mais c'est oublié un peu vite la part sombre de cette hégémonie et notamment les conflits militaires iniques qu'elle a pu engendrer. La question sous-jacente posée par l'éditorialiste reste néanmoins légitime. A quel "rêve chinois" se raccrocher ? Que peut-on attendre demain d'un monde dominé par une puissance liberticide ?
Florence Morin (www.lepetitjournal.com/hongkong) vendredi 12 décembre 2014
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