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SANTÉ – Si les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) m’étaient contées...

Écrit par Lepetitjournal Ho Chi Minh Ville
Publié le 10 mai 2016, mis à jour le 11 mai 2016

Consultation du lundi matin : « Bonjour Docteur, c'est un peu délicat, mais voilà, j'ai été me faire masser ce week-end, et j'aurais besoin de me faire dépister pour les IST ». Ou encore : « j'ai utilisé un préservatif vietnamien taille XL, et il a craqué car il était trop petit? ». Dans certains karaokés et salons de massage au Vietnam, le ?happy ending' est une pratique courante, grande pourvoyeuse d'infections sexuellement transmissibles.

C'est quoi une IST ? Est-ce si fréquent que cela ?

Une infection sexuellement transmissible - plus communément appelée par son abréviation une IST - est une infection qui se transmet principalement par contact cutané lors d'un rapport sexuel, vaginal, anal ou oral. Elle peut aussi se transmettre lors de transfusions sanguines et, pour un grand nombre d'entre elles, de la mère à l'enfant. Il existe plus de trente agents infectieux, bactéries, virus ou parasites responsables. Les 4 principales IST sont les chlamydiose, gonorrhée, syphilis et trichomonase. En Asie du Sud-Est, on rencontre aussi plus fréquemment qu'en occident des chancres mous et des urétrites non gonococciques.

Chaque jour, plus d'un million de personnes contractent une IST dans le monde. L'Organisation Mondiale de la Santé estime que chaque année, 357 millions de personnes contractent l'une des quatre principales IST, dont 70 millions rien que pour l'Asie du Sud Est. Cette forte prévalence des IST en Asie du Sud Est est expliquée par le tourisme et l'industrie du sexe. On peut rajouter que plus de 500 millions de personnes sont atteintes du virus de l'herpès génital (HSV2) et que plus de 290 millions de femmes souffrent d'une infection à papillomavirus humain (VPH).

 

Est-ce dangereux ? Peut-on en mourir ?

Oui, outre leurs conséquences immédiates, dans certains cas, les IST peuvent avoir de graves effets : la syphilis et l'herpès génital multiplient par 3 le risque de contracter le virus du Sida ; l'infection à VPH est responsable chaque année de 528 000 cas de cancer du col utérin, dont 266 000 décès ; la transmission d'une IST de la mère à l'enfant peut avoir de graves conséquences (prématurité ; maladie congénitale ; septicémie ; décès à la naissance..). Ainsi, la syphilis chez la femme enceinte cause chaque année quelques 305 000 décès f?taux.

Les conséquences immédiates sont représentées par les répercussions sur la vie sexuelle et la stérilité.

 

Comment reconnaît-on une IST ? Comment la diagnostiquer ?

Dans la majorité des cas, les IST sont asymptomatiques, c'est à dire qu'elles passent inaperçues et se révèleront ultérieurement lors d'une complication.

Parmi les symptômes les plus courants figurent les pertes vaginales, les écoulements ou brûlures urétrales chez l'homme, les ulcérations sur les organes génitaux ou encore des boutons au niveau des organes sexuels ou sur le corps.

Le diagnostic peut être fait cliniquement lorsqu'il existe des lésions, il sera sinon confirmé par un test sanguin ou urinaire.

 

Peut-on en guérir ? Comment s'en protéger ?

On dispose de traitements efficaces pour la plupart des IST. Dans la majorité des cas, c'est le couple qu'on traite et pas seulement celui/celle atteint.

Sur les 8 principales infections, 4 se guérissent par antibiothérapie à dose unique : il s'agit de la chlamydiose, gonorrhée, syphilis et trichomonase. Les quatre autres sont des infections virales incurables : hépatite B, herpès génital, VIH et VPH. Il existe cependant des traitements efficaces qui permettent de traiter les poussées ou de ralentir l'évolution.

En matière de prévention, le vaccin contre l'hépatite B et le VPH représentent des avancées majeures.

S'il reste difficile de changer les comportements sexuels à risque, utilisés correctement et avec constance, les préservatifs sont efficaces et sûrs et doivent être utilisés avec chaque partenaire irrégulier.

La circoncision masculine permet de réduire le risque de contracter le VIH lors de rapports hétérosexuels, mais aussi le HSV2 et le VPH.

Pour conclure, les bons réflexes pour se protéger des IST, doivent être de : s'informer, se protéger, se faire dépister et de se traiter.

 


Prochain article : santé et voyage en avion

 

 

International SOS Clinic (lepetitjournal.com/Hochiminhville) 11 Mai 2016

Lepetitjournal Ho Chi Minh Ville
Publié le 10 mai 2016, mis à jour le 11 mai 2016