La semaine du 13 mai s'ouvrira à Malmö en Suède le 58ème concours Eurovision de la chanson. A cette occasion lepetitjournal a rencontré Dr Irving Wolther, rédacteur de la première thèse de doctorat sur l'Eurovision et résidant à Hanovre.
lepetitjournal.com: Tu parles parfaitement bien français, d'où tiens tu cette connaissance de la langue?
IW : De ma mère. Je suis né en Allemagne mais ma mère est française et nous n'avons parlé que français ensemble jusqu'à l'âge de 4 ans.
C'est d'ailleurs de ma mère également que je tiens cet intérêt pour l'Eurovision. Elle ne ratait pas une émission et était une fervente supportrice de la France.
Qu'est ce qui t'a poussé à réaliser une thèse de doctorat sur le sujet de l'Eurovision ?
IW : J'ai commencé à regarder l'Eurovision à l'âge de 5 ans et suis devenu accroc quelques années plus tard. Toute ma vie a été influencée par ce concours : je voulais apprendre les langues et suis devenu traducteur; je voulais voyager et suis devenu journaliste.
J'ai créé en 1987 le 1er fan-club en Allemagne ce qui m'a amené à me déplacer pour participer aux émissions en tant que journaliste. A cette époque l'évènement n'était plus couvert par les médias et j'ai eu l'idée de faire une thèse pour ne pas perdre toutes ces informations collectées.
Quelles sont, selon toi, les chances de la France et de l'Allemagne au concours de cette année?
IW : Cascada, qui représente l'Allemagne, a été très controversée car sa chanson est très semblable à la chanson gagnante de l'an passé. Néanmoins cette musique est déjà connue et passe par exemple sur les ondes françaises. Elle a donc une bonne chance dans les pays de l'Ouest.
En France, le choix d'Amandine Bourgeois a aussi suscité la critique au début car on a considéré sa popularité passée. Néanmoins sa chanson est assez inhabituelle dans un style plutôt soul et peut donc plaire.
Mon pronostic est que les deux pays peuvent finir bien placés mais ne gagneront pas.
Penses-tu que les votes des téléspectateurs sont réellement basés sur des critères musicaux ou plutôt sur des alliances de voisinage ?
IW : C'est une question complexe... Il est difficile, pour le public, de juger 24 chansons à la suite uniquement sur des critères musicaux donc chacun se base sur ce qu'il reconnaît (pays voisin ou pays visité). Des études ont été faites et si, par exemple, l'Estonie et la France présentaient exactement la même chanson, l'Allemagne donnerait ses points à la France car les Allemands apporteront beaucoup plus d'attention à la représentation française.
Il est intéressant de constater cependant qu'il ne s'agit pas de critères politiques mais de critères d'affinité, souvent dans des pays qui partagent la même langue et dans lesquels les artistes sont connus au-delà des frontières. C'est le cas par exemple entre la Grèce et Chypre.
Néanmoins, pour qu'une chanson gagne il faut qu'elle plaise à tous. Un pays comme la Russie par exemple, ne peut pas gagner uniquement avec les voix ex-soviétiques !
IW : En effet, je voulais créer un évènement annuel pour les étudiants et pour la ville de Hanovre. En 2009, fut créé le popinstitut, département de musique populaire de la Hochschule für Musik, Theater und Medien. Etant moi-même, à cette époque, enseignant dans le département média de la Musikhochschule, j'ai pensé à une collaboration entre les deux départements. Les participants furent donc les étudiants du popinstitut et les organisateurs furent les étudiants de mon département.
Le succès a tout de suite été au rendez-vous et le concours est maintenant ouvert à d'autres musiciens également.
Irving, merci beaucoup pour tes réponses à nos questions. Une petite dernière pour conclure : qui sera, selon toi, le gagnant de cet Eurovision 2013 ?
IW : Je verrais bien le Danemark gagnant cette année?
Propos recueillis par Myriam GRADWOHL (lepetitjournal.com/hambourg) Mardi 07 mai 2013
Source Images:
Irving Wolther: © Christian Spielmann
HÖREN!: © HÖREN! 2012.
L'annuaire 
L'agenda 
