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G20 – La sécurité à Hambourg pointée du doigt

Écrit par Vincent Villemer
Publié le 10 juillet 2017, mis à jour le 7 janvier 2018

Les forces de l'ordre utilisant les canons à eau pour disperser la foule.

Le maire d'Hambourg, Olaf Scholz (SPD), est mis en cause par la CDU (union chrétienne-démocrate) suite aux violences survenues dans sa ville, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel, responsable du choix du lieu pour accueillir le sommet.

Après le sommet du G20 qui s'est tenu les vendredi 7 et samedi 8 juillet, la presse internationale était indignée ce matin par le mauvais déroulement du rassemblement, marqué par des violences et des débordements, et soulignant le manque d'organisation des responsables de la sécurité.

Un sommet qualifié de « fiasco » et de « désastre » en raison des scènes de violence qui ont plongé certains quartiers de la ville dans un chaos total entre jeudi soir et hier matin.

Qui sont les responsables ?

Selon le gouvernement, il n'y a pas de doute, les seuls coupables de ces violences sont les manifestants d'extrême gauche.

Pour preuve le tweet cinglant posté par le bras droit d'Angela Merkel, Peter Altmaier. « La terreur semée par l'extrême gauche à Hambourg est répugnante et aussi grave que celle semée par l'extrême droite et les islamistes. Merci à Hambourg. Merci à la police »

Néanmoins, les manifestants (dont plus d'une centaine interpellée) ne sont pas les seuls ciblés. Durant le week-end, un lot de critiques s'est abattu sur Olaf Scholz, le maire social-démocrate d'Hambourg. Avant le sommet, celui-ci s'était voulu rassurant quant à la sécurité censée encadrer le G20. Mais pour beaucoup, M. Scholz est le principal responsable en ayant négligé la protection des habitants au profit des participants au G20.

Et l'Etat dans tout ça ?

Officiellement, Angela Merkel soutient Olaf Scholz. D'ailleurs après le sommet, les deux dirigeants ont affiché leur unité en posant côte à côte devant les photographes. Une image qui ne reflète pas vraiment la réalité, car en coulisses l'ambiance est considérablement différente. Le parti de la CDU (Union chrétienne démocrate) a réclamé la démission du maire, mais ce dernier a aussitôt balayé cette hypothèse.

Si l'affaire intéresse autant la presse, c'est que l'avenir de M. Scholz ne concerne pas que les Hambourgeois. Ministre du travail d'Angela Merkel de 2007 à 2009, Olaf Scholz n'a jamais caché ses ambitions nationales.      Avec en ligne de mire, les élections législatives en septembre prochain, mais en cas de défaite, il est attendu comme l'un des seuls dirigeants du SPD à pouvoir assurer la relève du parti.

Si elle a tout intérêt à affaiblir le maire, la CDU doit aussi canaliser sa pression, au risque de fragiliser la chancelière. A gauche, on n'hésite pas à désigner Angela Merkel comme étant indirectement coupable des débordements, à la fois parce que les failles en matière de sécurité sont autant reprochables à l'Etat qu'aux autorités locales, mais surtout car elle a souhaité que le G20 se tienne dans sa ville natale. Pourtant, la menace était bel et bien réelle, beaucoup estimaient ce choix risqué en raison de la présence d'une extrême gauche grandissante et très active à Hambourg.

 

Affrontement entre les manifestants et la police.

Un bilan lourd à assumer

Au total, parmi les plus de 20 000 policiers déployés, 476 ont été blessés. En revanche, le nombre de manifestants blessés n'est pas encore connu mais 186 d'entre eux ont été arrêtés.                                        Face aux débordements non maîtrisés, le chef des opérations de la police de Hambourg, Hartmut Dudde, a reconnu que, malgré une préparation de 18 mois en amont du G20, les forces de sécurité avaient été surprises par l'étendue de la violence des manifestants.

Au passage, le syndicat allemand de policiers GDP s'attaque aux sympathisants de la mouvance anarchiste, les accusant de détourner des dizaines de milliers de personnes, venues initialement manifester dans un cadre pacifique, pour attaquer délibérément la police. Un dossier qui fait tâche dans le parcours d'Angela Merkel, alors qu'elle s'apprête à se présenter pour un quatrième mandat consécutif à la tête de la Chancellerie allemande.

Vincent VILLEMER pour www.lepetitjournal.com/Hambourg Lundi 10 Juillet 2017

vincent villemer
Publié le 10 juillet 2017, mis à jour le 7 janvier 2018

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