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ÉCONOMIE - Des commerçantes aux économistes, tous appellent à une stabilisation des prix

Écrit par Lepetitjournal Haiti
Publié le 3 août 2016, mis à jour le 4 août 2016

 

 A un mois de la rentrée officielle des classes pour l'exercice 2016 - 2017, c'est l'anxiété chez la plupart des agents économiques, tant la situation demeure difficile en Haïti.

Il y a une hausse effrénée des prix des biens essentiels à la consommation. La décote de la gourde, vis-à-vis du dollar américain, semble un facteur inquiétant, dans un pays où le niveau d'importation reste davantage élevé que celui de l'exportation. Le blocage politique, avec des « parlementaires » (en panne de légitimité) qui font à leur guise, méprisant les revendications objectives de la population, tend à aggraver la situation globale...

Des commerçantes et commerçants ainsi que des économistes souhaitent une stabilisation des prix des produits sur le marché national, dans des interviews accordées à AlterPresse.

Les commerçantes encouragent le président Jocelerme Privert à réaliser au plus vite les élections, prévues les 9 octobre 2016 et 8 janvier 2017, en vue de garantir une certaine stabilité dans le pays, qui serait favorable à l'économie haïtienne.

Elles souhaitent la création de meilleures conditions pour que les parents puissent se préparer à faire face à la prochaine rentrée scolaire, officiellement annoncée pour le lundi 5 septembre 2016.

Plusieurs marchandes, dans différents marchés publics, expriment également leurs inquiétudes face à la hausse vertigineuse des prix des biens essentiels à la consommation.

Chacun fixe les prix de vente des produits qu'il débite, en fonction de ses intérêts, dénonce une marchande, qui dit constater combien la situation économique a empiré au terme de la fin de mandat de l'ancien président Joseph Michel Martelly.

Les conditions économiques actuelles diminuent le pouvoir d'achat de nombreux chefs de familles, qui, à présent, fréquentent très peu les marchés publics, regrettent ces commerçantes.

L'instabilité politique et l'insécurité, qui planent sur le pays depuis un certain temps, serait la cause de l'augmentation des prix des biens de consommation, estime l'économiste Eddy Labossière, dans une interview accordée à AlterPresse.

« L'économie ne marche pas avec l'instabilité et l'incertitude. On importe 80% de ce que l'on consomme. Pour acheter, il faut un dollar, qui équivaut aujourd'hui à 65.00 gourdes », analyse-t-il.

Quand les prix évoluent sur le marché international, ils augmentent également sur le marché local, créant, du coup, un problème au niveau de l'économie, explique Labossière.

L'instabilité politique et l'insécurité engendrent la dépréciation de la gourde par rapport au dollar américain, ainsi que l'inflation qui atteint le record de 14%, souligne l'économiste Eddy Labossière.

Les prix vont continuer à augmenter dans les prochains jours, parce que les protagonistes politiques n'arrivent pas, jusqu'ici, à s'entendre pour résoudre les problèmes politiques du pays.

Labossière appelle ces protagonistes politiques à trouver une issue aux problèmes politiques, pour pouvoir mieux aborder les problèmes économiques et stabiliser la situation.

Le président de la commission des finances au sénat de la république, Nènel Cassy, impute cette situation au mode de production du pays, qui importe beaucoup plus qu'il exporte.

L'incertitude politique, que connaît le pays, ralentit les investissements publics et la circulation des monnaies, avance Cassy.

Il pointe du doigt le comportement de l'ancienne administration de Michel Martelly, qu'il accuse d'avoir dilapidé les finances publiques de l'État

À cause de ces pillages, le gouvernement provisoire de Jocelerme Privert, issu de l'accord politique du 6 février 2016, ne dispose pas, dit-il, de moyens économiques et financiers pour répondre à un ensemble de besoins de la population.

« On devrait investir dans le secteur agricole afin de réduire les importations et d'augmenter les exportations. Sinon, notre balance commerciale sera nettement déficitaire », suggère Nènel Cassy.

Cassy déplore le fait que le budget rectificatif 2016-2017, déposé au parlement en mai 2016, n'a pas, jusqu'à date (1er août 2016), été sanctionné par les deux chambres du parlement.

mercredi 3 août 2016

Betty Désir

www.alterpresse.org

lepetitjournal.com/haiti

lepetitjournal.com haiti
Publié le 3 août 2016, mis à jour le 4 août 2016

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