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HAITI-RD - La contrebande entre les deux pays atteint plus de 400 millions de dollars.

Écrit par Lepetitjournal Haiti
Publié le 19 avril 2016, mis à jour le 20 avril 2016

Un atelier de formation a eu lieu, le vendredi 8 avril 2016, sur le commerce bilatéral entre Haïti et la République Dominicaine. Organisé par l'Observatoire binational sur la migration, l'environnement, l'éducation et le commerce (Obmec), ce séminaire - réalisé à l'intention de journalistes haïtiens et dominicains, visait à susciter des réflexions sur les relations commerciales entre les deux pays voisins, qui partagent l'île d'Haïti.

 

Le séminaire a porté sur la dynamique du commerce formel entre Haïti et la République Dominicaine, le commerce informel, les marchés frontaliers et les barrières tarifaires et non tarifaires, liées au commerce bilatéral.

Il existe un déséquilibre commercial entre les deux pays, même si la plupart des produits échangés sont produits localement dans ces pays, relève le professeur de l'Université Quisqueya, Bénédict Paul.

« Le problème ne résulte ni dans l'informel, ni dans le formel, mais plutôt du côté haïtien, où les institutions - qui sont là pour contrôler le commerce, au niveau de la frontière - est inexistant ou inefficace », déplore l'ancien ambassadeur haïtien, Raymond Lafontant Junior.

Les relations commerciales entre les deux pays ne sont profitables à Haïti que sur les prix généraux des produits, parce que le commerçant, qui achète en République Dominicaine, a un produit de meilleur prix, estime-t-il.

Haïti doit prendre en main la gestion des frontières, en reconsidérant la question douanière, la sécurité et la migration, encourage-t-il, appelant à la mise en place de moyens pour faire face aux délits.

Membre du cabinet du recteur Jacky Lumarque de l'université Quiskeya, l'ancien premier ministre haïtien Jacques Édouard Alexis plaide pour une solidarité entre des partenaires universitaires, afin qu'il y ait une meilleure compréhension entre les deux pays.

« On ne peut pas laisser la jeunesse dominicaine et haïtienne avec cette perception, en grandissant dans cette atmosphère de suspicion, de crainte et de haine, l'un envers l'autre », affirme-t-il.

Le fait de s'asseoir, de poser la problématique des relations commerciales, entre les deux pays, et de discuter des thèmes sensibles, sans animosité, constitue un pas important, souligne la directrice de l'Obmec, l'anthropologue Rachelle Charlier Doucet.

Consortium incluant des universités privées d'Haïti et de la République Dominicaine, l'Observatoire binational sur la migration, l'environnement, l'éducation et le commerce (Obmec) entre dans le cadre d'un projet de 2 ans, financé par l'Union européenne (UE) à hauteur de 300 mille euros (US $ 1.00 = 65.00 gourdes ; 1 euro = 75.00 gourdes aujourd'hui).

Ce projet doit prendre fin en avril 2017.

Alterpresse.org

 

 

Juan del Rosario Santana

Licencié en économie avec une maîtrise en sciences de l'éducation Mention Enseignement en Economie et Sciences de l'Entreprise et Maitrise: Diplôme D'Etude Supérieure Spécialisées (DESS): «Affaires Internationales» Université de Provence, France. Il a publié et fait des recherches sur les Accords commerciaux et de libre-échange, l'Investissement étranger et le commerce transfrontalier haitiano-dominicain.

 

De son côté l'économiste dominicain Juan del Rosario Santana fait savoir que dans les marchés frontaliers étudiés, un nombre important de transactions informelles ont lieu à l'intérieur et en dehors des jours de marché impliquant toutes sortes de marchandises, mais principalement celles d'origine agricole et industrielle telles que les textiles. Selon Del Rosario, le commerce transfrontalier est plein de contradictions. En effet, les acteurs opérant dans la zone frontalière, acheteurs et vendeurs haïtiens et dominicains, paient des impôts élevés pour leurs transactions informelles à différents agents évitant ainsi les procédures douanières formelles existant de part et d'autre de la frontière. Il nous apprend en outre que le commerce transfrontalier est plein de contradictions. En effet, les acteurs opérant dans la zone frontalière, acheteurs et vendeurs haïtiens et dominicains, paient des pots de vin élevés pour leurs transactions informelles à différents agents évitant ainsi les procédures douanières formelles existant de part et d'autre de la frontière. Ils reconnaissent que les versements sont fixés à la discrétion des autorités militaires et civiles qui contrôlent les postes frontaliers des deux côtés de l'île.

Il recommande donc l'établissement de mécanismes plus flexibles, mais réglementés par les autorités douanières des deux pays.

 

Parmi les produits agricoles en circulation, on peut noter par exemple le manioc, l'igname, la pomme de terre, les légumes, comme la citrouille, les aubergines, les poivrons, les haricots verts, le chou, les grains comme les haricots noirs, les haricots, le maïs, les arachides, le millet, le blé.

Gomera et del Rosario Santana, professeurs d'Université dominicaines, avertissent que tant du côté haïtien que du côté dominicain les vêtements, les chaussures et les aliments échangés, sont exposés à la contamination du a une mauvaise manipulation.

Le professeur Bénédique Paul de l'Université Quisqueya (UniQ), a parlé de la dynamique du commerce formel sur l'île, et Jovis Bellot, professeur à l'Université Notre-Dame  Haïti (UNDH), a parlé des barrières non tarifaires tandis que pour sa part, Vladimir Pimentel, professeur dominicain à la Pontifica Universidad Católica Madre y Maestra (PUCMM), a été responsable de la présentation de l'étude Contextualisation des barrières et des obstacles au commerce bilatéral. Dans son analyses il fait savoir que la République dominicaine comprend quelques 7,048 lignes tarifaires et Haïti à peine 5,285. Dans le cas dominicain, 53,6% de ces lignes sont exemptes de droits, tandis que le chiffre pour Haïti n'est que de 44,2%. Selon ses informations, les deux pays doublent leurs tarifs sur les produits agricoles.

 

Pour conclure ce séminaire l'Obmec recommande de parler sans tabous. Les résultats de la recherche sur le commerce bilatéral seront publiés par elle comme base pour la mise en place de politiques publiques dans les deux républiques. En ce sens, ils seront livrés à la Commission mixte bilatérale haïtiano-dominicaine nous dit Rachelle Doucet, directrice de l'organisation.

 

« La participation à cet événement montre qu'il y a un intérêt et une volonté de se comprendre les uns les autres  et la chose importante est de siéger, de parler et de discuter sans tabous, ces derniers disparaitront si nous faisons l'effort. »  a-t-elle déclaré.

 

Mercredi 20 avril 2016

lepetitjournal.com/haiti

lepetitjournal.com haiti
Publié le 19 avril 2016, mis à jour le 20 avril 2016

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