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CÔTÉ CONSULAT – Franck Ristori, un franco-allemand engagé au service de la communauté française en Allemagne

Écrit par Lepetitjournal Francfort
Publié le 9 avril 2017, mis à jour le 9 avril 2017

Après quatre années passées à l'Ambassade de France à Alger, Franck Ristori occupe depuis septembre 2015 la fonction de Consul général adjoint à Francfort. Pour lepetitjournal.com/francfort, il revient sur son année et demie passée au Consulat général de France à Francfort.

(Photo SN lepetitjournal.com/francfort)

Lepetitjournal.com/francfort : à quoi ressemble votre parcours de diplomate ?

Franck Ristori : les choses ne se font jamais par hasard, je suis né d'un père français et d'une mère allemande. Mes parents se sont rencontrés en Allemagne dans les années soixante quand mon père faisait son service militaire. À l'époque, les militaires français étaient encore basés en Allemagne. Je suis en quelque sorte un produit de la réconciliation franco-allemande ! Même si je ne suis pas né en Allemagne, j'ai beaucoup d'attaches avec ce pays. Je suis né en région parisienne, et j'ai vécu vingt ans en Allemagne, à Kehl, où j'ai fait une partie de ma scolarité, puis des études en sciences politiques à Strasbourg, avant de me diriger vers l'académie diplomatique de Vienne où je suis resté deux ans. Je suis alors passé par l'Institut régional d'administration de Metz, avant d'entrer au ministère des Affaires étrangères en 1997. C'est tout naturellement que j'ai choisi l'Allemagne et Francfort pour poursuivre ma carrière. Je voulais aussi travailler dans la filière consulaire et diversifier mon parcours professionnel. J'ai obtenu le poste de consul général adjoint à Francfort où j'ai commencé en septembre 2015. Les missions à l'étranger durent généralement de 3 à 4 ans.
Auparavant, j'ai travaillé à l'Ambassade de France à Alger en tant que Chef du service commun de gestion, responsable de la gestion budgétaire, administrative et des ressources humaines.

Quelles sont les missions d'un consul général adjoint ?

Le Consul général adjoint s'occupe de tout ce que le Consul général ne fait pas ou ne peut pas faire par manque de temps. Je suis l'adjoint du chef de poste consulaire, je seconde Madame Sophie Laszlo autant que possible.
Nous nous occupons de l'organisation et de la gestion du poste, à savoir le budget, le fonctionnement, la sécurité, l'encadrement des agents, les réunions régulières avec les représentants du personnel, sans oublier les questions immobilières.
Bien sûr, le c?ur de métier reste l'administration consulaire des Français à l'étranger. Le nombre de Français inscrits au registre est en augmentation régulière depuis quelques années. Il est évalué à 47 500 Français dans notre circonscription administrative, ce qui fait de Francfort un consulat important avec beaucoup d'administrés. En Hesse on compte 14 700 Français enregistrés. Il m'arrive aussi d'effectuer des tournées consulaires à Düsseldorf, Cologne ou Sarrebruck : je vais à la rencontre des Français résidant dans ces villes pour la remise des passeports ou pour les demandes de cartes nationales d'identité par exemple, pour éviter que les personnes loin d'ici ne se déplacent à Francfort.
Nous coordonnons aussi des élections puisque nous recensons près de 33 000 électeurs. Il y a aussi les visites ministérielles, les fonctions de représentation, les relations avec les autres services, les élus et les associations de Français. Je suis à Francfort depuis un an et demi et je m'y sens bien. Nous avons tous les jours des sujets divers et variés à traiter, il y a beaucoup de travail au quotidien et je n'ai pas le temps de m'ennuyer.

Comment avez-vous vécu le contexte de l'afflux de réfugiés en Allemagne et celui des attentats ?

En ce qui concerne les réfugiés, nous observons ce qui se fait dans la circonscription, en Hesse, Rhénanie-Palatinat essentiellement. Nous nous intéressons aux mesures prises par les autorités locales pour l'accueil des réfugiés, et nous en rendons compte auprès de l'Ambassade et du ministère des Affaires étrangères. On rend compte des politiques qui peuvent être menées pour les expliquer à nos autorités de tutelle et apporter des éléments à leur propre réflexion. Depuis mon arrivée, il y a eu les attentats de novembre 2015 et du 14 juillet 2016. Au-delà de la vague d'émotion et des témoignages de sympathie et de compassion des autorités allemandes, la communauté française présente ici a aussi exprimé son émotion et ses craintes qu'il a fallu gérer.

Quelles sont vos relations avec les Français d'Allemagne ?

Nous avons des relations avec des chefs d'entreprise dans le cadre de rencontres de clubs d'affaires, ainsi qu'avec des responsables d'associations franco-allemandes. Nous rencontrons souvent des entrepreneurs français qui partagent leur point de vue sur des sujets économiques, et nous participons régulièrement à leurs réunions. Il y a aussi des échanges avec nos ressortissants lors des tournées consulaires, ainsi qu'avec les Français qui viennent dans nos locaux renouveler leur passeport et leur carte d'identité, ou pour des questions sociales.

Quels sont les temps forts que vous retenez de cette année et demie écoulée à votre poste ?

Sans hésiter, la visite du Premier ministre Manuel Valls en octobre dernier, à l'occasion de la Foire du livre de Francfort. C'est le premier rendez-vous international du monde du livre, et du 11 au 15 octobre 2017, la France sera l'invitée d'honneur de la 69ème édition de la Foire du livre. Le 20 octobre dernier, Manuel Valls et la ministre de la Culture et de la Communication, Audrey Azoulay, ont lancé officiellement à Francfort l'opération "Francfort en Français", la plus importante opération culturelle en Allemagne depuis plusieurs décennies. C'est une véritable année de la France en Allemagne, et un grand moment de la relation franco-allemande. Notre travail consiste à préparer cet évènement et les visites officielles - et elles seront nombreuses -, d'assurer les questions de protocole, de communication, de sécurité et de logistique. C'est un travail qui demande beaucoup de mobilisation des différents services en amont.
Actuellement, les élections nous occupent aussi beaucoup depuis un an, puisque nous avons dix-sept bureaux de vote au total à gérer. Là encore il s'agit d'un travail de longue haleine qui prendra fin en juin après le second tour des législatives.

Interview réalisée par Sarah N. (www.lepetitjournal.com/francfort), lundi 10 mars 2017

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Publié le 9 avril 2017, mis à jour le 9 avril 2017

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