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PORTRAITS – Tanja, Géraldine et Nils – Bilan de leur mandat en tant que ”Jeune Ambassadeur OFAJ” de Hesse et Rhénanie-Palatinat

Écrit par Lepetitjournal Francfort
Publié le 23 septembre 2014, mis à jour le 28 septembre 2014

Lancé en 2009 dans le but d'apporter un nouveau souffle à l'Office franco-allemand pour la Jeunesse et promouvoir l'institution née du Traité de l'Elysée en 1963, le réseau des ?Jeunes Ambassadeurs OFAJ? a bien grossi et fait du chemin. Il compte aujourd'hui 72 jeunes de 18 à 30 ans répartis sur l'ensemble des territoires français et allemand.

Géraldine Cromvel pendant la rencontre "Tanzkids"

Géraldine Cromvel, 25 ans, étudiante en sciences politiques et Nils Fromm, 21 ans, étudiant en sciences naturelles, ont effectué leur mandat de ?JA? ou ?Jeune Ambassadeur OFAJ? au sein du Land de Hesse. Quant à Tanja Herrmann, 29 ans, doctorante à l'Université de Mayence, c'est en Rhénanie-Palatinat qu'elle a répandu la bonne parole. Si Nils cède sa place pour la nouvelle saison 2014-2015 des ?JA? faute de temps, Géraldine et Tanja sont déjà dans les starting-blocks pour continuer à développer dans leur région respective, les échanges franco-allemands ou trinationaux. Rencontre avec lepetitjournal.com/francfort et bilan de leur année dans la peau de ?Jeune Ambassadeur OFAJ?.

Lepetitjournal.com/francfort : qu'est-ce qui vous a motivés pour devenir ?Jeune Ambassadeur OFAJ? ?
Géraldine Cromvel : je baigne depuis mon enfance dans le franco-allemand. Je suis née à Berlin de parents français où j'ai bénéficié d'une éducation bilingue. En 2003, j'ai participé à un échange ?Voltaire? avec l'OFAJ qui m'a permis de passer plusieurs mois dans un lycée à Lamballe en Bretagne. C'est par hasard que j'ai découvert un appel à candidature de l'OFAJ sur facebook en 2012 qui cherchait des jeunes pouvant s'engager parallèlement à leurs études ou activité professionnelle. Je me suis dit pourquoi pas moi ? Le franco-allemand après tout, c'est ma vie ! Jai posé ma candidature de façon spontanée et j'ai été retenue. Début octobre j'entamerai ma 3ème année en tant que ?Jeune Ambassadrice OFAJ? pour la Hesse.

Tanja Herrmann à Mayence

Tanja Herrmann : j'ai découvert le travail de l'OFAJ il y a un peu plus de deux ans seulement même si j'étais engagée depuis de nombreuses années dans le domaine des échanges franco-allemands et notamment au niveau du jumelage entre les villes de Mayence et Dijon. Puis au cours de l'année 2013 j'ai eu l'opportunité de participer à des séminaires thématiques (l'évolution politique en Europe du Sud-Est, la médiation interculturelle?) soutenus par l'OFAJ et ça m'a beaucoup plu. Aussi bien le contenu interculturel très riche que les rencontres avec les formateurs et participants. C'était comme un déclic ! J'ai donc tout naturellement voulu m'investir davantage et faire connaitre largement les programmes d'échanges et possibilités offertes par l'OFAJ en postulant l'été dernier. Et la fête des 50 ans de l'OFAJ à Paris en juillet 2013 était un grand moment !

Nils Fromm : en ce qui me concerne, je connaissais déjà bien l'OFAJ. J'ai fréquenté le lycée Gutenberg de Wiesbaden qui prépare à l'Abibac, c'est-à-dire au Baccalauréat français et à l'Abitur allemand en même temps. J'ai aussi fait partie du 1er Parlement des élèves franco-allemands à Strasbourg en septembre 2012 en présence de Monsieur Tribolet qui était alors Consul général de France à Francfort. Puis j'ai eu la chance de participer à la rencontre des jeunes à Ludwigsburg en septembre 2012 où François Hollande et Angela Merkel ont commémoré le discours que Charles de Gaule prononçait 50 ans plus tôt. C'était un événement inoubliable et ma rencontre avec des responsables de l'OFAJ présents m'a très vite convaincu.

Quels sont les critères de sélection pour devenir ?JA? ou ?Jeune Ambassadeur de l'OFAJ? ?

Tanja : il a fallu rédiger une candidature, répondre à des questions relatives à nos connaissances de l'univers franco-allemand. Il fallait en effet s'intéresser de près au secteur franco-allemand, cependant le réseau reste ouvert aux autres candidats moins impliqués et surtout à toutes les couches sociales !

Nils Fromm et tout son matériel

Quel âge faut-il avoir pour être ?JA? ?

Géraldine : les jeunes intéressés doivent avoir entre 18 et 30 ans.

Et quelle est la mission exacte de ceux qui sont retenus ?

Tanja : la principale mission du ?JA? consiste à promouvoir l'OFAJ, ses activités et les programmes d'échanges binationaux entre la France et l'Allemagne et trinationaux avec des pays dits prioritaires comme par exemple ceux d'Europe du Sud-Est ou du Maghreb que l'institution soutient. Notre rôle est de nous faire les ambassadeurs ou porte-paroles de l'OFAJ dans les établissements scolaires, de rencontrer le personnel enseignant mais aussi les élèves et étudiants?On nous demande aussi d'initier des projets au cours de notre mandat d'un an et d'organiser régulièrement notre présence derrière un stand à des manifestations.

Nils : ce qui semblait important pour l'OFAJ lorsque le réseau des Ambassadeurs a été créé, c'est que ?les jeunes parlent aux jeunes?. En effet faire part aux scolaires et étudiants de nos expériences d'échange alors que nous n'avons pas de grande différence d'âge peut avoir parfois davantage d'impact auprès du jeune public que si ce sont leurs parents ou professeurs qui essaient de les convaincre de partir dans le pays voisin, pour un échange sportif, un tandem linguistique, voire toute une année scolaire. Passer de l'autre côté de la frontière, être confronté à une autre culture et surtout à une autre langue, ne plus voir sa bande de copains, peut faire un peu peur au départ. Nous essayons de communiquer notre enthousiasme, d'être convaincants et rassurants.

Cela semble représenter un travail considérable. Comment le réseau est-il organisé ?

Géraldine : le principe initial est de placer un ?Jeune Ambassadeur? dans chaque région française ou Land allemand. Cependant il y en a bien souvent plusieurs pour une seule région, cela dépend de la superficie de la zone dans laquelle le ?JA? devra intervenir. Par exemple pour la Hesse, nous n'étions pas seulement deux Nils et moi au cours de cette année, il y a aussi un ?JA? à Kassel.

Nils : toutes les régions de France et d'Allemagne sont représentées, même l'île de la Réunion !

Avez-vous des exemples de projets initiés par les JA? au cours de la période 2013-2014 ?

Tanja : mon sujet de thèse portant sur les jumelages, j'ai tenu une conférence sur les jumelages franco-allemands à l'Institut français de Mayence lors de la semaine française, j'ai aussi organisé la présence du journaliste et politologue Ingo Espenschied à une conférence sur les 50 ans du Traité de l'Elysée à l'université de Mayence.

Géraldine : j'ai tenu un stand lors de l'échange sportif Francfort-Lyon du "Deutsche Sportjugend? en juillet 2013 mais aussi lors d'une rencontre de jeunes danseurs français et allemands ?Tanzkids?. Nous sommes en général présents lors de la semaine d'intégration des étudiants à l'Université de Francfort au mois d'avril. J'ai aussi fait venir Ingo Espenschied au cinéma Pupille de l'Université de Francfort?Un JA fait en ce moment le tour des fronts de 1914 entre la France et l'Allemagne à vélo, il y en a d'autres qui ont monté des concerts de rock, les projets sont très variés.

Nils : pour ma part, j'ai participé au salon d'information de l'Université de Kassel, En novembre 2013, j'ai co-animé une conférence sur les 50 ans du Traité de l'Elysée et l'avenir des jumelages à Heppenheim an der Bergstrasse avec Daniel Ollagnier, qui était alors conseiller des Français de l'étranger. Je suis aussi intervenu lors d'ateliers sur l'éducation bilingue à Darmstadt.

Tanja Herrmann à l'Institut français de Mayence

Comment faites-vous pour initier des projets ? Etes-vous rémunérés pour cela ?

Tanja : nous devons trouver un partenaire, un ou des intervenants, rechercher des sources de financement du projet. C'est pas facile mais c'est passionnant. Nous percevons une indemnité annuelle de 400 euros et certains frais engagés lors des projets peuvent être remboursés.

Si l'année 2013 a surtout été marquée par les 50 ans de la signature du Traité de l'Elysée qui vous a apparemment beaucoup mobilisés, 2014 commémore le centenaire du début de la Guerre 14-18. Comment abordez-vous ce thème difficile avec les jeunes que vous rencontrez ? Parvenez-vous à les motiver à des échanges ?

Tanja : j'ai eu la chance d'aller avec l'OFAJ à Sarajevo en juin dernier. 100 jeunes de France, d'Allemagne, de Serbie, de Macédoine, du Kosovo, de Bosnie-Herzégovine et de Croatie se sont réunis dans le cadre des commémorations du centenaire pour réfléchir sur la situation politique en Europe. Laisser la parole aux jeunes et leur permettre de formuler leurs propositions concrètes est déjà une belle motivation.

Nils : de plus les ateliers organisés lors des échanges peuvent aborder des thématiques douloureuses par le biais du théâtre, de la poésie Slam, des graffitis, qui donnent une autre dimension à la rencontre.

Géraldine : c'était le cas pendant la rencontre au Hartmannswillerkopf en Alsace le 3 août dernier des présidents François Hollande et Joachim Gauck. Le programme proposé aux jeunes qui étaient présents par l'association allemande de restauration des tombes et les Francas avec le soutien de l'OFAJ était vraiment réussi. Il est important de réunir la jeunesse autour de choses concrètes qui font avoir ?des étoiles dans les yeux?.

Comment envisagez-vous d'aborder la nouvelle saison 2014-2015 des ?JA? ?

Nils : malheureusement je ne vais pas continuer cette année car je manque de temps et dois me concentrer sur mes études. Mais je reste franco-allemand de c?ur.

Géraldine : l'OFAJ réunit les "Jeunes Ambassadeurs" du 9 au 12 octobre à Bad Honnef. C'est l'occasion de revoir les anciens, faire connaissance avec les nouveaux mais aussi de connaitre les nouveaux objectifs fixés par l'OFAJ.

Tanja : en ce qui me concerne comme j'ai participé à plusieurs séminaires OFAJ dans les Balkans, je me suis passionnée pour ce thème et j'aimerais organiser des séminaires en Europe du Sud-Est avec le responsable de la zone Balkans Frank Morawietz. Ce serait à la fois un grand honneur et un nouveau challenge !

Interview réalisée par Valérie Keyser (www.lepetitjournal.com/francfort), mercredi 24 septembre 2014

En savoir plus sur l'OFAJ ici

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Publié le 23 septembre 2014, mis à jour le 28 septembre 2014

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