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DECES - Une ambassadrice de la francophonie quitte Francfort

Écrit par Lepetitjournal Francfort
Publié le 4 août 2014, mis à jour le 5 août 2014

"Enseigner pour moi c'est comme respirer,  je me sens libre." disait Michèle Akoury, enseignante de français décédée dans la soirée du 17 juillet dernier à Francfort.

Michèle Akoury, Nice en 2001.
(Photo MC)

Née en Belgique, Michèle Akoury (née Van Kerckvoorde) arrive à Nice à l'âge de 5 ans avec son père et ses deux s?urs après le divorce de ses parents. Inscrite dans un  lycée de filles dirigé par des s?urs, son esprit indépendant est très tôt confronté à l'autorité d'enseignantes strictes et revêches.
Un moment de répit et de liberté lui est offert lorsqu'à l'âge de 11 ans elle suit son père alors basé au Congo belge pour affaires et y passe deux ans dans un pensionnat, l'Athénée Royal de Bukavu. Ce sont ses premiers bons souvenirs d'école et une belle expérience chez les scouts où elle adopte le surnom de « Mimi Pinson » qui lui restera toute sa vie et qui lui allait si bien.

De la traduction à l'enseignement du français à Francfort : parcours d'une passionnée
Éprise de liberté et d'indépendance, Michèle Akoury profite de la présence en Allemagne de ses cousins pour s'émanciper de l'autorité de sa famille avec laquelle elle vivait alors à Nice. Elle obtient un diplôme de traductrice à  l'université de Germersheim. C'est dans cette même université qu'elle rencontre son futur mari Nadim Akoury, égyptien francophone originaire de Mansoura dans le Delta du Nil, et ami de ses cousins. Ils se marient en 1968 à Bruxelles selon le rite grec-orthodoxe et décident de rester en Allemagne, pays qui les a accueillis et leur a donné une opportunité de carrière, même si la Provence lui manque. En 1986, elle adopte la nationalité allemande.
D'abord secrétaire traductrice chez Nestlé à Wiesbaden, elle travaille pour plusieurs entreprises installées dans la région jusqu'à la naissance de sa première fille. Dès qu'elle peut retravailler en 1990, elle trouve une place à la garderie de l'école française de Griesheim où ses filles Dominique et Marie, sa grande fierté, feront une partie de leur scolarité. Grâce à ses enfants à qui elle s'efforce de parler français et d'inculquer les règles de grammaire, Michèle Akoury découvre sa passion pour l'enseignement de sa propre langue qu'elle aime et défend par-dessus tout.
C'est donc tout naturellement qu'elle commence une seconde carrière dans l'enseignement au début des années 90 dans diverses écoles de langue et surtout à l'Institut français où elle se sent dans son élément.  Elle comprend alors l'importance de donner les moyens de parler aux apprenants et son intérêt pour la grammaire l'incite à toujours  et encore trouver la meilleure  façon de l'expliquer à ses étudiants, soient-ils chimistes, agents des forces de police lors du mondial de 2006, banquiers ou simplement amoureux de la France et du français. Elle adore son métier et le sentiment de liberté qu'il lui procure.
Enseigner, faire partager son amour de la langue de Molière, Michèle Akoury le faisait avec passion, sans compromis et sans fausse indulgence. Elle donnait tout et attendait tout en retour. Elle savait motiver, provoquer, apprivoiser et accompagner. Ses étudiants comme ses collègues l'appréciaient et la respectaient. Elle leur manquera.

Marie Gérard
pour
(www.lepetitjournal.com/francfort), mardi 5 août 2014

lepetitjournal.com Francfort
Publié le 4 août 2014, mis à jour le 5 août 2014

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