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LIVRE - S'expatrier, vous en rêvez, ils l'ont fait !

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 18 juin 2013, mis à jour le 4 septembre 2013

Il est impossible d'expliquer l'expatriation en quelques mots, impossible de tracer un portrait type d'expatrié. Les profils sont multiples et les raisons de partir indénombrables. Emmanuel Langlois, reporter pour France Info a passé plus de dix ans à rencontrer les Français de l'étranger pour sa chronique hebdomadaire : "Français du Monde". Une décennie à élaborer trait par trait un visage en mosaïque, fait de passions, de frustrations ou d'ambitions. Son livre S'expatrier, vous en rêvez, ils l'ont fait ! paru début mai réunit 100 portraits parmi les milliers d'expatriés qu'il a rencontrés.

 

"On a beaucoup écrit sur la France de l'immigration mais beaucoup moins sur la France qui émigre". Voici les premiers mots de la préface du livre d'Emmanuel Langlois, S'expatrier, vous en rêvez, ils l'ont fait ! compilant 100 portraits de français de l'étranger. Des mots qui résonnent comme un cri d'amour pour les expatriés français à travers le monde. La crise aidant, ils sont de plus en plus nombreux à s'imaginer vivre ailleurs, et de plus en plus nombreux à passer à l'acte. En dix ans, le nombre d'inscrits aux consulats étrangers a augmenté de 40% et tout donne à croire que la tendance s'accélère.

Le livre n'est pas un guide de l'expatriation : ni conseils, ni leçons ! Car la seule chose que l'on peut en retenir c'est : chacun sa recette. On y trouve donc des bonnes idées, de l'inspiration et des contacts aussi, car Emmanuel Langlois veille à toujours donner les adresses mails de ses interviewés. Une façon d'établir un lien entre différentes générations d'expatriés, et de faciliter le dialogue.

Peu de points communs dans ces parcours, mais l'auteur parvient à ordonner les 100 portraits selon huit catégories : on peut donc trouver les expatriés envoyés par leur propre entreprise et qui ont su renouveler leur mission avec intelligence, ceux qui vivent le rêve américain tel qu'ils l'avaient imaginé, ou encore ceux qui ont eu l'idée de génie, comme une clé vers le succès...

Un coup de coeur
Un coup de coeur pour Emmanuel Langlois ? Le récit de "Chanee" l'enfant du Var, passionné par les gibbons. Tout jeune, il passe de longues heures au zoo local à les observer. Dès ses 16 ans il publie un petit ouvrage sur le comportement de ces grands singes en captivité. Par hasard, c'est la comédienne Muriel Robin qui, en tombant sur le livre, va financer le départ du jeune homme. Celui-ci s'envole à ses 18 ans pour l'Indonésie. A l'époque la dictature de Suharto vient de s'effondrer, les rues sont peuplées de chars. En une année, il réussit malgré tout à monter l'association "Kalaweit" pour la protection des gibbons à Bornéo. Aujourd'hui marié et père, le jeune Aurélien Brulé est devenu Chanee, ce qui veut dire "gibbon" dans la langue locale. Il ne reviendrait en France pour rien au monde.

Pour Emmanuel Langlois, si tous les expatriés ne partent pas pour vivre leurs folles passions au bout du monde, tous ont cette capacité d'adaptation phénoménale, une résistance et une ténacité qui les aide à surmonter les pires difficultés. Ainsi il raconte comment Marc Manceau assiste à un glissement de terrain provoquant 10.000 morts le jour de son arrivée à Caracas en 1999. L'année suivante, le pays doit survivre à un violent coup d'état ; Claude de Crissey lui, voit sa maison balayée par le Tsunami de 2004. Des mésaventures terribles, qu'on imagine capables de briser le moral et de faire renoncer aux plus belles ambitions, or il n'en est rien.

Radio France/Christophe Abramowitz

L'expatriation, un phénomène "dans l'air du temps"
L'auteur nous confie également ses impressions générales sur l'expatriation. Pour lui il ne s'agit pas d'une mode mais d'un phénomène "dans l'air du temps". La mondialisation permet désormais de rêver. Emmanuel Langlois est le premier à s'étonner de pouvoir rejoindre la Laponie depuis Paris en seulement 3h30. Alors, certains se trouvent des planques confortables, des Eldorado où il fait bon vivre, d'autres laissent tout derrière eux pour partir aider leur prochain et encore quelques-uns fuient la crise et les économies ankylosées. Chacun fait sa propre histoire, qu'on ait ses jeunes années pour refaire le monde ou sa retraite pour entretenir son jardin secret.
David Attié (www.lepetitjournal.com) jeudi 13 juin 2013

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Publié le 18 juin 2013, mis à jour le 4 septembre 2013

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