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FAMILLE - L’adoption internationale continue de chuter en 2014

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 12 février 2015, mis à jour le 13 février 2015

Seuls 1.069 enfants ont été adoptés par des couples français en 2014 dans le monde. C'est ce que révèlent les chiffres livrés ce mardi 10 février 2015 par Odile Roussel, ambassadrice de l'adoption internationale et présidente de la mission de l'adoption internationale du Ministère des Affaires étrangères.

Pour la quatrième année consécutive, on constate une baisse des adoptions internationales par les couples français. En 2014, 1.069 adoptions ont été concluantes, une baisse de 20% par rapport à l'année précédente (1.343). Adopter un enfant à l'étranger s'avère être un véritable parcours du combattant : pour près de 18.000 agréments, on compte à peine plus de 1.000 enfants adoptés chaque année. Le classement des pays d'origine lui aussi a changé. Si autrefois la Russie était le premier pays d'origine des enfants adoptés, elle est aujourd'hui en seconde place avec 123 adoptions, derrière le Vietnam qui en totalise 129, et devant la Chine (71).

Odile Roussel, ambassadrice de l'adoption internationale et présidente de la mission de l'adoption internationale(photo MAEDI)

Des procédures de plus en plus encadrées

Cette baisse – qui n'est pas exclusive à la France - s'explique en partie par l'application par un nombre croissant de pays de la Convention de la Haye. Signée en 1993, elle vise à renforcer l'encadrement de l'adoption en empêchant par exemple l'adoption individuelle (c'est-à-dire non accompagnée d'un organisme agréé). Elle veille à ce que l'adoption internationale ne soit qu'un dernier recours afin de privilégier les adoptions au sein du pays d'origine.

D'autre part, dans les pays où la convention n'est pas en vigueur, d'autres mesures compliquent l'adoption. A Madagascar par exemple, après un moratoire sur les adoptions, des quotas ont été mis en place. Un suivi post-adoption jusqu'aux 18 ans de l'adopté peut être demandé par certaines réglementations américaines. L'interdiction de l'adoption internationale par certains pays d'origine contribue de manière significative à cette baisse. Pour certains il s'agit de ne pas être perçus de l'opinion publique comme des « réservoirs à enfants ». Pour d'autres, comme la République Centrafricaine, il s'agit de s'assurer de l'adoptabilité des enfants avant les demandes de projets d'adoption pour ne pas inciter à l'abandon.

Des facteurs éthiques

Le profil des enfants adoptables se complexifie. En fonction de l'âge, de l'appartenance à une fratrie et de la santé de l'enfant les procédures peuvent être plus ou moins longues. Ces procédures peuvent aller jusqu'à 8 ans d'attente en Chine pour adopter un enfant de moins de 2 ans en bonne santé. Autre mesure plus marginale, la loi pour le "mariage pour tous" n'étant pas approuvée par tous les Etats, certains ont suspendu les possibilités d'adoptions par des Français comme la Russie au cours de l'année 2013 ou par des célibataires.

L'adoption internationale, la fin d'un Eldorado

Alors qu'en 2005 on comptait on comptait 4.136 enfants adoptés par des couples français, ce chiffre pourrait passer sous la barre des mille adoptions annuelles. D'ailleurs l'ambassadrice, Odile Roussel, avertit les potentiels parents d'accueils : "l'adoption internationale n'est plus la solution facile et rapide qu'elle a pu être du fait de la complexité des profils d'enfants, des délais de procédures et des échecs des demandes".

La Convention de la Haye 

En vigueur depuis 1998, la convention de la Haye de 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d'adoption internationale regroupe 93 états signataires. Elle contrôle les projets d'adoption, veille au respect des droits fondamentaux de l'enfant et à la reconnaissance commune de son statut au sein de tous les membres signataires. La convention de la Haye plus en détails…

Adopter quand on est français à l'étranger

S'il n'existe pas de données chiffrées pour les Français de l'étranger, ceux-ci peuvent néanmoins adopter. Les demandes d'adoption peuvent se faire avec les départements français ou selon la législation nationale du pays de résidence. La seconde solution peut cependant impliquer des difficultés quant à la reconnaissance de l'adoption si un retour sur le territoire français est envisagé.

Mathilde Berger-Perrin (www.lepetitjournal.com) vendredi 13 février 2015

En savoir plus : Les statistiques de l'adoption internationale

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Publié le 12 février 2015, mis à jour le 13 février 2015

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