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ÉTUDES – Les étudiants sont frileux sur leur choix d’expatriation

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 3 juillet 2016, mis à jour le 30 juin 2016

 

 Un étudiant français sur 5 prévoit de postuler pour un emploi à l'étranger. Dans un contexte professionnel de plus en plus mondialisé, ce n'est pas étonnant. En revanche, ce qui surprend sont les pays de prédilection de ces étudiants. Très peu de jeunes sont prêts à tenter l'expérience dans des contrées inexplorées et privilégient des zones comme l'Europe ou l'Amérique du nord, des destinations plus porteuses sur le marché du travail, en vue d'un retour en France. Ce qui ne manquera pas de rassurer ceux qui déplorent une fuite massive de talents. 

 

A Londres, une ville qui a déjà attiré 225.000 Français 

19% des étudiants considèrent que postuler à l'international est « une priorité » 

Pour la 14ème année consécutive, l'Observatoire Gallileo des Grandes Ecoles a interrogé 1.900 futurs diplômés des meilleures écoles de commerce et d'ingénieurs françaises comme Polytechnique, les Mines, HEC ou l'EM Lyon afin de passer en revue leurs aspirations professionnelles. Beaucoup sont attirés par l'étranger pour débuter leur carrière même si cet exode connaît en 2016 un léger recul par rapport à 2015. L'année dernière, 23% des étudiants, toutes écoles confondues, affirmaient ne vouloir postuler qu'à l'international, faisant du départ une priorité. En 2016, ce pourcentage est passé à 19%. Dans les écoles de commerce, avoir une expérience professionnelle à l'international est une priorité pour 20% des étudiants, tandis que pour les ingénieurs, seulement 16% considèrent que travailler à l'étranger est essentiel. 

A l'échelle globale, la majorité des étudiants est plus indécise : 63% affirment que cela peut les intéresser, sans être pour autant un critère prioritaire. On remarque aussi que cette soif de l'étranger est paritaire, partagée par 19% des filles et 19% des garçons. 

Une expérience à l'international mais avant tout une stratégie professionnelle 

Dans l'édition 2015 du palmarès des business schools proposé par le Financial Times, 21 écoles françaises se trouvent parmi les 80 classées. HEC se hisse même à la deuxième place. La réputation de la formation « à la française » est donc connue des recruteurs internationaux, poussant les étudiants à profiter d'une expérience à l'étranger. Le pessimisme ambiant en France y est aussi pour beaucoup selon Quentin Ballu et Maher Kassab, responsables du département marketing RH. Ils expliquent que « les étudiants des grandes écoles craignent de devoir faire des concessions par rapport à leurs aspirations et s'imaginent un avenir plus doré à l'étranger ».  

Les étudiants des Grandes Ecoles prennent peu de risques et préfèrent la sécurité au dépaysement

L'étude délivre un chiffre qui rassurera ceux qui crient à l'exode massif des talents. 76% des étudiants interrogés envisagent un retour au bout de 5 ans maximum d'expatriation. Ils sont 61% à envisager en premier lieu de travailler à Londres ou aux Etats-Unis alors que l'Asie et l'Océanie n'attirent que 13% des étudiants. 46% envisagent d'aller travailler en Europe, dont 28% au Royaume-Uni, où sont déjà présents 300.000 Français. Un nombre qui sera peut-être revu à la baisse à cause du Brexit. L'Afrique ne séduit qu'1% des étudiants tandis que seulement 2% envisagent d'aller soit en Amérique du Sud et centrale soit au Moyen-Orient. Ce manque de créativité est symptomatique du désir des futurs diplômés : « ils sont attirés par l'étranger pour vivre une expérience différente mais aussi pour faire décoller leur carrière d'où des choix sécuritaires et qui se revendent bien en vue d'un retour en France » explique Quentin Ballu. D'un côté, la City est privilégiée par ceux qui aspirent à une carrière dans la finance, de l'autre on a des profils d'entrepreneurs qui sont plus attirés par la Silicon Valley, un incubateur de startups sûr. Pour ces futurs diplômés, l'expatriation rimerait donc davantage avec ambition qu'exploration. 

Mathilde Poncet (www.lepetitjournal.com) - Lundi 4 juillet 2016 

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Publié le 3 juillet 2016, mis à jour le 30 juin 2016

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