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MISSION LAÏQUE FRANCAISE – "Maintenir le français sur la scène internationale de la coopération éducative"

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 22 septembre 2015, mis à jour le 23 septembre 2015



La Mission laïque française est l'un des acteurs clés de l'enseignement français à l'étranger. Au-delà du nécessaire renforcement de son identité, l'association doit répondre à une demande toujours plus forte de scolarisation. Lepetitjournal.com a rencontré Jean-Christophe Deberre, le Directeur Général de l'association.



La Mission laïque française est une association à but non-lucratif en charge de la scolarisation des jeunes Français à travers le monde. Elle accueille également de nombreux jeunes internationaux, dont les parents sont désireux d'offrir à leurs enfants une éducation à la française. « Deux tiers des élèves accueillis sont d'ailleurs de nationalité étrangère » précise Jean-Christophe Deberre (photo).

Créée en 1902, la Mission laïque française gère aujourd'hui plus de 120 établissements à travers le monde, répartis dans 45 pays. Son réseau scolarise 53.000 élèves de la maternelle au baccalauréat.

Faire rayonner l'enseignement français à l'étranger

La Mission laïque française développe quatre types d'activités. Elle remplit une mission de coopération en tant qu'opérateur de l'Etat et/ou d'entreprises pour monter de nouvelles structures scolaires, et assure la gestion de trois types d'établissements. « Nous gérons 35 établissements en pleine responsabilité » explique Jean-Christophe Deberre. L'association est dans ce cas pleinement responsable sur les plans administratif, pédagogique et financier.

« Plus de 30 autres établissements sont des écoles d'entreprises. Elles sont créées par les entreprises elles-mêmes pour scolariser les enfants de leurs personnels. Il existe ainsi des écoles EDF, Renault, AREVA, etc » complète-il. Enfin, les 50 autres écoles sont des établissements partenaires. Ils sont gérés de manière indépendante mais ont délégué certaines prestations à la Mission laïque française, comme l'organisation de la structure pédagogique ou l'aide au recrutement par exemple.

Un organe privé investi d'une mission de service public

La Mission laïque française a, dans ce cadre, signé deux conventions-cadre, une avec le MAEDI et une avec le MENESR. « Ces partenariats s'inscrivent dans les grandes orientations de la politique extérieure de la France » déclare Jean-Christophe Deberre. « Ils permettent la diffusion de la voix de la France, et participent à son maintien sur la scène internationale de la coopération éducative » complète-il.

Enfin, la Mission laïque française est liée à l'AEFE, avec qui elle a également signé une convention. Huit de ses établissements sont ainsi conventionnés avec l'AEFE et deux avec le MAEDI. De tels accords permettent une coopération entre les secteurs public et privé. L'Etat apporte à ces établissements des moyens, notamment en personnel.

« Deux cultures, trois langues » : la base du système éducatif du réseau

L'éducation dispensée par les établissements de la Mission laïque française repose sur trois valeurs fondamentales : la laïcité, le plurilinguisme et le multiculturalisme. Du fait de l'étendue de son réseau, la Mission laïque française a inscrit dans sa pédagogie la rencontre entre les cultures, apprenant ainsi aux élèves la tolérance et le respect de l'autre.

« Nous souhaitons que notre programme pédagogique soit le plus ouvert possible, afin qu'il soit compatible avec les enjeux internationaux. Nos élèves sont scolarisés en français, et apprennent la langue du pays d'accueil ainsi qu'une troisième langue d'ouverture, qui est souvent l'anglais » explique Jean-Christophe Deberre.

Les élèves du réseau ont encore trop peu tendance à aller étudier en France, chose que le Directeur Général souhaiterait voir progresser. « Nous veillons au suivi de nos bacheliers une fois qu'ils sont diplômés, et nous nous rendons compte qu'ils sont majoritairement sédentaires dans leurs études supérieures. C'est particulièrement vrai au Liban ou aux Etats-Unis. En revanche, le Maroc est le premier pays émetteur d'étudiants en France ».

L'autofinancement, un potentiel frein pour l'accès à l'éducation

Mis à part les établissements conventionnés, les structures de la Mission Laïque Française sont autofinancées. La scolarisation au sein du réseau est donc payante. « Bien qu'on ait souvent en tête l'aspect traditionnel de l'enseignement français : une école laïque, gratuite et obligatoire, il ne faut pas oublier les spécificités du réseau EFE » déclare Jean-Christophe Deberre.

Le réseau Mission laïque française, qui avait au départ une vocation méditerranéenne s'est développé de manière rapide et est désormais présent sur tous les continents. Il a ainsi fallu faire appel aux familles pour assurer le développement des établissements dans lesquels leurs enfants étaient scolarisés.

«Les catégories socio-professionnelles des familles et leurs revenus sont très variés. De plus, la demande de scolarisation dans notre réseau est de plus en plus forte. Rendre la scolarité accessible à tous s'avère alors complexe ». La hausse de la demande tient à l'explosion du nombre d'expatriés ces dernières années, pour qui la scolarisation des enfants constitue un des premiers liens avec la France. De plus, le système scolaire français jouit d'une bonne réputation à l'international. Fort de son succès, il doit désormais s'adapter aux mutations du monde.

Mélanie Volland (www.lepetitjournal.com) mercredi 23 septembre 2015

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Publié le 22 septembre 2015, mis à jour le 23 septembre 2015

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