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EDUCATION – L’AEFE et le Mémorial de la Shoah signent une convention pour lutter contre l’intolérance

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 22 juillet 2015, mis à jour le 6 janvier 2018

 

Les attentats de janvier ont semé le doute quant à la capacité de l'école à transmettre les valeurs républicaines. A la tête d'un réseau scolarisant 330 000 élèves dans 135 pays, l'Agence pour l'Enseignement Français à l'Etranger a souhaité, en signant un partenariat, renforcer la mobilisation de ses établissements autour des valeurs fondamentales.

Le 17 juillet 2015, Hélène Farnaud-Defromont, Présidente de l'Agence pour l'Enseignement Français à l'Etranger (AEFE) et Jacques Fredj, Directeur du Mémorial de la Shoah, ont signé une Convention-cadre dans les locaux de l'AEFE. Cet accord, valable trois ans, a trois buts principaux :

-          La participation des intervenants du Mémorial de la Shoah à la conception de manifestations organisées par le réseau d'enseignement français à l'étranger

-          La coopération relative à la formation continue des enseignants du réseau AEFE

-          La diffusion des expositions organisées par le Mémorial de la Shoah dans le réseau AEFE

 L'enseignement comme rempart à l'intolérance

« La transmission de valeurs, comme la tolérance, doit se faire dans une optique de dialogue serein et interculturel » déclare Hélène Farnaud-Defromont. Vision partagée par le Directeur du Mémorial, qui explique : « Si les enseignements que nous tirons de l'histoire ne sont pas l'antidote au racisme et à l'antisémitisme, ils nous permettent de nous interroger sur le présent, et de faire en sorte que l'histoire ne se répète pas. L'éducation est essentielle pour ne plus être submergé par l'intolérance ». C'est pourquoi le Mémorial a souhaité diffuser ses formations avec le concours de l'AEFE

Le Mémorial de la Shoah, se constitue initialement comme centre d'archives, et ce dès la Seconde Guerre Mondiale. La fondation est en effet créée dans la clandestinité en 1943, ses membres ayant pour objectif de collecter des preuves sur le génocide en cours. « La fondation est également présente au procès de Nuremberg, soit les prémices de la justice internationale » précise Jacques Fredj. La fondation érige le Mémorial dans les années 1950 afin de donner une sépulture aux victimes, et de permettre aux familles de faire leur deuil.

Une dimension éducative vient compléter ces premières activités, après la rénovation puis la réouverture du Mémorial en 2005. Le Mémorial se dote alors d'expositions permanentes et itinérantes, ainsi que d'un site internet. Il est également reconnu comme opérateur de formation enseignante par le Ministère de l'Education Nationale. « Au?delà de délivrer une éducation quasi-incantatoire, prônant le ?plus jamais ça', le Mémorial a intégré l'enseignement des génocides arménien et du Rwanda » explique Jacques Fredj. Le Mémorial a en effet souhaité inclure les deux autres grands génocides du XXe, pour démontrer qu'il n'existe pas de concurrence des mémoires. « Les enseignants du réseaux qui le souhaiteront, pourront ainsi bénéficier de ces formations, par le biais d'universités d'été par exemple » explique la Présidente de l'AEFE.

Poursuivre la mobilisation du réseau autour des valeurs républicaines 

L'AEFE, accorde une attention toute particulière à la diffusion de ces valeurs, mises à mal par les évènements de janvier. « Du fait de la largeur de notre réseau, il s'agit d'un immense défi à relever. D'autant plus que deux tiers de nos élèves n'ont pas la nationalité française, leurs parents ont donc choisi notre système d'éducation, c'est à la fois un honneur et une grande responsabilité » déclare Hélène Farnaud-Defromont.

Ce partenariat s'inscrit dans la continuité des conventions signées avec la Fondation Lilian Thuram et l'Institut du Monde Arabe (IMA). La première convention, re-signée début 2014, permet la diffusion d'un enseignement moral et civique, contre le racisme, au sein du réseau. « La Fondation Lilian Thuram a également parrainé la Coupe du Monde de Football des établissements étrangers en 2014 » précise la Directrice de l'Agence.

Quant au partenariat avec l'IMA, il est signé en avril 2015, à l'occasion de 25 ans de l'AEFE. Il prévoit une meilleure connaissance de la culture arabe en Europe à travers un accès privilégié, pour les élèves du réseau, aux ressources numériques de l'IMA, à ses expositions itinérantes et son musée.

Mélanie Volland (www.lepetitjournal.com) jeudi 23 juillet 2015

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