Professeur des écoles de formation, Carine est arrivée à Singapour en 2013, après plusieurs expatriations en Belgique, en Hongrie et au Canada...Elle a décidé avec son mari d'élever leurs deux enfants de 5 et 8 ans selon les principes du unschooling, ce qui signifie concrètement « pas d'école » ! Rencontre émouvante avec une jeune femme indépendante, convaincue et responsable qui partage avec générosité une approche et une méthode d'éducation aussi différente que passionnante? Une entrevue qui invite inévitablement à réfléchir et à challenger ses propres choix de vie?
lepetitjournal.com/Singapour : Pouvez vous expliquer la différence entre le homeschooling et le unschooling et ce qui vous a conduit à adopter cette démarche ?
Carine Biancardini : On appelle généralement l'apprentissage en-dehors de l'école homeschooling, « école à la maison » ou IEF (Instruction En Famille) en français. Il peut prendre différentes formes, les familles peuvent aussi bien avoir recours aux cours par correspondance, embaucher un précepteur, que suivre un curriculum étranger en autonomie ou bien piocher ce dont elles ont besoin et qui les intéressent dans des courants pédagogiques variés (Montessori, Freinet, Steiner, Mason...) et broder avec.
Il y a autant de façons de faire que de familles ! Les situations personnelles de chacune influencent le mode de fonctionnement et les raisons de ce choix éducatif sont aussi diverses : santé de l'enfant, phobie scolaire, insatisfaction du système traditionnel, élitisme, nomadisme... mais aussi pour de plus en plus de parents dont nous faisons partie, c'est le questionnement sur notre rôle de parent, et l'adoption, à la naissance même de l'enfant, ou bien en cours de route, d'une philosophie, d'un projet de vie, basé sur le partage de valeurs, de temps et d'exploration de la vie avec son enfant.
Je me suis découverte maman et n'ai pas pu m'imaginer reprendre le travail après la naissance de notre premier fils. J'avais un nouveau « métier » passionnant à plein-temps ! Ses phases d'éveil successives m'ont fascinées et j'ai eu envie de continuer à en être le témoin privilégié encore quelques années. Professeur des écoles de formation, je ne me voyais pas passer mes journées à m'occuper des enfants des autres et confier les miens à une autre personne, ça manquait de cohérence. Et puis pendant mes 4 années d'enseignement, j'ai expérimenté l'autre côté du décor et j'ai trouvé le cadre scolaire trop étriqué, trop frustrant. L'épanouissement individuel n'est pas au c?ur des programmes. Lire la suite sur notre édition de Singapour