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GUIDE DU RETOUR EN FRANCE – Pour atterrir en douceur après l'expatriation

Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 4 mai 2016, mis à jour le 4 mai 2016

 

Détresse psychologique, tracasseries administratives, galère professionnelle? Le retour en France est loin d'être une étape simple à appréhender. Parce qu'elle en a elle-même bavé après sept ans à l'étranger, Anne-Laure Fréant a patiemment compilé le Guide du retour en France 2016, un ouvrage pratique, concret, qui apporte aussi une véritable réflexion de fond sur les identités multiculturelles et leur place dans la société française.

« Je ne m'attendais vraiment pas à ce que le retour en France soit la plus grande épreuve de toute mon expatriation. Je pensais que j'avais fait le plus dur !» explique Anne-Laure Fréant, l'auteur du Guide du retour en France 2016. En 2014, après sept ans passés à l'étranger, alors âgée de 30 ans, c'est par choix qu'elle quitte le Canada, afin de se rapprocher de sa famille. « Comme pour tout le monde, mon expérience à l'étranger a eu des hauts et des bas. J'y ai vécu de merveilleuses aventures, j'ai exercé plusieurs emplois inaccessibles en France, avec les responsabilités et le salaire qui vont avec. Je me suis amusée, j'ai voyagé, j'ai rencontré beaucoup de monde, mais j'ai aussi bossé dur et connu la solitude. »

De retour dans l'Hexagone, elle rencontre de nombreuses difficultés : manque d'information, détresse psychologique, incapacité de retrouver un emploi et de valoriser son parcours, difficultés administratives... Cette épreuve, à laquelle elle n'était pas préparée, la marque profondément. « Je pensais être la seule dans ce cas, mais en partageant mon histoire sur mon blog, je me suis rendue compte que c'était un vrai problème de société. » D'après le ministère des Affaires étrangères, chaque année 250.000 Français rentrent en France après avoir une expatriation de six ans en moyenne. Pour Anne-Laure, « plus de 90% d'entre eux expérimentent des difficultés administratives (sécurité sociale, allocations chômages, inscription des enfants à l'école, etc.) qui peuvent durer jusqu'à un an après le retour. » Ces chiffres ne peuvent qu'augmenter à l'avenir, du fait de l'essor d'une forme de nomadisme chez les jeunes adultes qui partent sans filet et sans gros moyens.

A partir de ce choc personnel, la jeune géographe fonde le site d'entraide retourenfrance.fr - qui rassemble aujourd'hui 3700 membres - et se met à défricher les différentes étapes administratives. « Je n'avais toujours pas de Carte Vitale après plusieurs semaines, j'ai donc commencé à collecter les informations dans tous les domaines (permis de conduire, inscription à l'école, aides sociales?) en pensant que cela me prendrait trois mois. En fait, j'ai fait un an et demie de recherches ! »

La principale difficulté des candidats au retour ? « Il suffit de quitter la France deux ou trois ans pour ne plus apparaître dans les radars, et il n'y a pas de pôle spécialisé ni toujours de personnes compétentes pour répondre à ceux qui rentrent de l'étranger. Les réponses à un même problème changent alors selon l'interlocuteur. C'est le cas notamment pour l'ATA (l'Allocation Temporaire d'Attente) qui est normalement accessible à tous les gens qui étaient salariés à l'étranger. Il arrive que certains conseillers de Pôle Emploi ne veuillent rien entendre, il est donc indispensable d'avoir les bonnes informations pour ne pas se laisser démonter ! »

La dimension humaine du retour, à ne pas négliger !
Autre constat, la dimension humaine du retour (choc culturel inversé, dépressions post-retour, etc.) est souvent négligée. Des difficultés qu'elle estime liées à l'image idéalisée de l'expatriation souvent véhiculée par les médias. Face aux nombreux témoignages qu'elle reçoit sur le site d'entraide notamment, la jeune entrepreneure envisage de démarrer un blog collaboratif « pour faire exploser encore un peu plus les tabous autour de l'expatriation ».
Professionnellement, l'adaptation est aussi difficile (freins à l'embauche, manque de reconnaissance des expériences à l'étranger, etc.). « 80% des gens rentrent en dehors de l'entreprise, ils ne bénéficient donc pas d'accompagnement ».

Forte de son expertise, après avoir participé à l'élaboration du simulateur ?Retour en France? récemment mis en place par le gouvernement, Anne-Laure (photo) publie donc le tout premier guide du Retour en France pour partager le fruit de ses recherches. Riche de 160 pages qui abordent tous les aspects du retour (psychologique, administratif, emploi), disponible au format ebook, il rassemble 250 liens utiles que l'on peut cliquer directement. Un ouvrage indispensable à ceux qui envisagent de rentrer pour éviter la « galère silencieuse des expatriés français ».

« Les échecs ou plutôt les gâchis au retour ne sont pas rares, même si aucune statistique n'existe. Il est important de s'y préparer, de s'imaginer dans la queue de la Sécu, si possible de faire un voyage de reconnaissance, comme pour une expatriation, pour voir si c'est vraiment d'un retour en France qu'on a envie parce qu'un retour compliqué est un frein à la mobilité, et on hésitera peut-être à repartir à nouveau ! »

MPP (www.lepetitjournal.com) mercredi 4 mai 2016

Le Guide Retour en France 2016 peut être téléchargé instantanément de partout dans le monde, sur tous types d'appareils (mobiles ou non). 

Nous avions publié en 2014 un texte d'Anne-Laure Fréant : BILLET - Le Choc Culturel Inversé: le Tabou des Expatriés Français
Lire aussi : RETOUR EN FRANCE - Un nouveau service en ligne pour faciliter le retour des Français de l'étranger
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