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Bourses, aides : l’enseignement français soutenu par l’AEFE

Des lycéens étudiant sur leur ordinateur Des lycéens étudiant sur leur ordinateur
Écrit par Caroline Chambon
Publié le 20 avril 2021, mis à jour le 21 avril 2021

La crise sanitaire a fortement touché l’enseignement français à l’étranger. Le 16 avril, Samantha Cazebonne revenait dans un live Facebook sur les aides accordées à certains établissements et familles à l’étranger.

 

La crise économique liée au Covid-19 a fortement touché les établissements français de l’étranger, ainsi que les familles, françaises comme étrangères, des élèves qui y sont scolarisés. Dans une conférence live sur Facebook, Samantha Cazebonne, députée de la cinquième circonscription des Français établis hors de France (Espagne-Portugal) et membre du conseil d’administration de l’AEFE, revenait sur les aides accordées par le gouvernement, dans le cadre du plan de soutien à l’enseignement français à l’étranger, aux établissements d’enseignement français et aux familles.

Accompagnée de François Normant, président de la Fédération des associations de parents d’élèves des établissements d’enseignement français à l’étranger (FAPEE), la députée a dressé un bilan de la répartition de ces aides, décidée lors d’un conseil d’administration de l’AEFE en mars. Cette conférence a également été l’occasion d’annoncer l’organisation d’une nouvelle phase de candidatures pour les établissements et familles de l’hémisphère sud, principalement en Amérique du Sud, ainsi que l’ouverture du dispositif AESH aux élèves non-boursiers.

 

Les chiffres répondent aux demandes des familles

 

Autour de 100 millions d’euros d’aides attribués

En tout et pour tout, près de 100 millions d’euros ont été attribués, divisés en deux catégories. 50 millions ont été versés aux familles françaises qui en ont fait la demande et répondaient aux critères de sélection, dans le cadre du programme 151 - responsable, entre autres, de l’attribution des bourses scolaires à l’étranger. Le budget du programme de cette année atteint donc les 150 millions d’euros.

D’autre part, 50 millions d’euros ont été répartis entre les établissements et les familles étrangères dans le cadre du programme 185, qui a trait au rayonnement culturel de la France à l’étranger. Comme le précise Samantha Cazebonne, « L’ensemble des établissements ont eu la possibilité de demander ces aides », dont le détail devrait être publié dans chaque établissement. L’aide aux établissements recoupait quatre volets : la formation des personnels à distance, le numérique, la mise en conformité sanitaire et l’aide personnalisée aux élèves en difficulté. Ainsi, 362 établissements ont présenté des demandes de subventions pour un montant total d’environ 17,5 millions d’euros, du jamais vu en matière d’aides directes.

Du côté des familles étrangères, le constat est clair pour la députée : « Sans ces familles, nos établissements ne fonctionneraient pas ». 8,5 millions d’euros d’aides ont donc été attribués, concernant 205 établissements et environ 9.000 élèves. Une aide spécifique a été accordée au Liban, d’un montant de 5 millions d’euros pour 9.000 élèves. « Les chiffres répondent aux demandes des familles », souligne Samantha Cazebonne, précisant que pour obtenir une aide, il faut en faire la demande.

Enfin, 50 millions d’euros d’avances ont été mis à disposition par France Trésor sous la forme d’un prêt à taux quasiment nul. 20 millions ont été utilisés pour l’instant, afin d’aider les établissements en difficulté financière.

 

Une nouvelle opportunité pour les établissements de l’hémisphère sud et les familles étrangères

« Les chiffres présentés concernent presque seulement les établissements qui suivent le rythme nord, c’est-à-dire l’année scolaire telle que nous la connaissons en France », a précisé François Normant. Dans l’hémisphère sud, certains établissements, notamment en Amérique latine, ont un calendrier scolaire qui correspond à celui de l’année civile. « Comme ces établissements n’avaient pas effectué leur rentrée quand le dispositif de phase 2 a été activé, beaucoup d’entre eux n’avaient pas pu faire de demande », constate le président de la FAPEE. Il a donc été décidé que ces établissements pourront faire des demandes dans les prochaines semaines. Le montant total disponible est de 500.000 euros et devrait concerner une vingtaine d’établissements.

Avec les 6,7 millions d’euros restants, l’AEFE a décidé de lancer un nouveau dispositif d’aide aux familles étrangères, pour celles qui ont eu des difficultés à s’acquitter du deuxième trimestre. « Pour les familles françaises, le mécanisme de recours gracieux dans le fonctionnement des bourses sera toujours mis à disposition », précise François Normant.

Enfin, en ce qui concerne les prêts contractés par les établissements, le calendrier est serré. « Il est prévu de pouvoir renégocier les prêts obtenus par les établissements, mais il faut que la renégociation se fasse avant le 30 avril » prévient François Normant, qui a invité tous les établissements concernés à le contacter rapidement.

 

Affiche du Facebook Live de Samantha Cazebonne sur les bourses AEFE

 

Les épreuves (communes du baccalauréat) sont annulées et le passage se fera au contrôle continu 

 

Les élèves en CNED réglementé dispensés de passer les épreuves communes du baccalauréat

François Normant a tenu à éclaircir la situation des élèves en CNED réglementé, dont les établissements ne sont fréquemment pas homologués jusqu’à la terminale. Ces derniers étaient censés passer les épreuves communes du baccalauréat, alors même que ce n’était pas le cas pour les élèves en classe homologuée. « Il y a eu beaucoup de mobilisation et le ministère a décidé d’appliquer le même traitement pour tout le monde », a décrété le président de la FAPEE. « Les épreuves (communes du baccalauréat) sont annulées et le passage se fera au contrôle continu », a-t-il ajouté. Il a néanmoins conscience que reste en suspens la question des oraux de première et du grand oral, ainsi que de l’épreuve de philosophie. « Nous nous mobilisons pour que des établissements puissent devenir centres d’examen, ou, si cela s’avère impossible, qu’il soit possible de recourir au contrôle continu, car il est inconvenable que des élèves doivent attendre la session de rattrapage en septembre avec tout le stress que ça engendre » a-t-il martelé.

 

En France, dès lors que vous avez un enfant qui relève d’une situation de handicap ou d’un besoin particulier, on lui met à disposition un accompagnant 

 

Dispositifs pour les élèves à besoins particuliers

Samantha Cazebonne a profité de cette conférence pour annoncer l’ouverture du dispositif d’Accompagnement des élèves en situation de handicap (AESH) aux élèves non-boursiers. « En France, dès lors que vous avez un enfant qui relève d’une situation de handicap ou d’un besoin particulier, on lui met à disposition un accompagnant », a-t-elle expliqué. Dans les établissements français de l’étranger, ce dispositif ne s’appliquait qu’aux élèves en situation de handicap qui étaient également boursiers. La députée a fièrement annoncé que, désormais, il sera obligatoire pour tous les établissements de mettre à disposition un accompagnant à chaque élève français le nécessitant. « Le dispositif était foncièrement injuste pour les familles qui étaient juste au-dessus de la limite d’attribution des bourses », a-t-elle conclu.

 

Annonce d’un colloque le 7 juin à l’Assemblée nationale

Enfin, Samantha Cazebonne a annoncé la tenue d’un colloque à l’Assemblée nationale, dont la nature - à distance ou en présentiel - est pour l’instant inconnue. Ce colloque, ouvert à tous les concernés, sera l’occasion d’aborder plusieurs thèmes : le développement du réseau AEFE, l’auto-évaluation des établissements, la valorisation et la médiation.