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ECONOMIE_La commercialisation de compact-disques aux Bénin en chute libre avec l’arrivée en masse des nouvelles technologies

Autrefois très convoités par les populations désireuses de savourer de bonne production discographique, les discothèques attirent de moins en moins les clients. Elles sont en proie à d'énormes difficultés du fait des récents développements technologiques qui arrivent en masse sur le continent africain et au Bénin. Reportage.

Le marché du disque au Bénin se heurte de plus en plus au fulgurant essor de la technologie. Les cartes mémoires, les clés USB, les piratages de cd, le transfert de chansons via la téléphonie mobile, la vente aux abords des feux de signalisation des ?uvres discographiques et d'autres supports numériques sont autant d'outils symbolisant cette concurrence.

Servais Ahandagbé est discothécaire à Godomey, un arrondissement d'Abomey-Calavi. Il explique que son chiffre d'affaires s'amenuise de jour en jour. Il explique que cette chute est surtout, du fait de la piraterie des ?uvres discographiques. Cette pratique d'après, nos investigations, révèle que les disques achetés chez les artistes pour être vendus à 1000fcfa ou à 1500fcfa sont livrés à 300 ou à 500 FCFA dans les coins de rue de Cotonou par les vendeurs ambulants.

Un autre distributeur, qui requiert l'anonymat, reste dans la même logique mais enfonce le clou en évoquant la prolifération des transferts gratuits des ?uvres discographiques via les téléphones mobiles. Cette pratique entraine des manques à gagner inestimables non seulement aux créateurs d'?uvres artistiques mais aussi aux discothécaires. Et pourtant, se désolent nombre de discothécaires rencontrés : « nous payons des taxes, des timbres pour le Bubedra (Bureau béninois des droits d'auteur et droits voisins), nos amis vendeurs ambulants ne paient aucune taxe mais sont mieux lotis que nous en termes de chiffres d'affaires ».

Si le développement technologique ne semble pas faire les affaires des tenanciers de discothèques, les vendeurs ambulants bonifient allègrement au quotidien leurs chiffres d'affaires. Du côté de l'Etat, le manque à gagner n'est nullement négligeable, sachant que le budget national est essentiellement fiscal. En effet, les patentes et autres taxes prélevées sur les activités de ces discothécaires agréés ne peuvent donc que chuter au profit de ses distributeurs ambulants qui exercent leurs activités dans la pure illégalité. Les responsables du ministère  en charge du commerce sont donc interpelés. Les discothécaires rencontrés demandent une aide des autorités compétentes en vue d'une réorganisation du marché » de disque en voie de disparition. Il faut notifier que ce secteur d'activité nourrit une bonne frange de la population béninoise.

Oslo Chester WANOU (www.lepetitjournal.com/cotonou) lundi 25 juillet 2016