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PROSTITUTION – L’association Madonna e.V, une épaule pour les travailleuses du sexe (3ème volet)

Écrit par Lepetitjournal Cologne
Publié le 29 mars 2011, mis à jour le 18 décembre 2015


Créée en 1991, l'association Madonna e.V. est située à Bochum. Que ce soit avec des femmes souhaitant quitter la prostitution ou au contraire y entrer, Madonna e.V. ?uvre pour les soutenir dans leurs difficultés quotidiennes

 

Madonna e.V. est financée par le Land de La Rhénanie-du-Nord - Westphalie (Photo : E.G)

Les buts sont précis. "L'association lutte notamment contre la criminalisation de la prostitution, la stigmatisation des prostituées et pour l'amélioration de leurs conditions de vie ", explique Astrid Gabb, une des travailleuses sociales de l'établissement. Créé un an avant la légalisation de la prostitution en Allemagne, les besoins ont été identifiés facilement, car ce sont entre autres d'anciennes prostituées qui sont à l'origine de cette structure, aujourd'hui composée de sept personnes. "Lorsque ces femmes viennent dans notre association elles peuvent parler librement, c'est impossible en famille ou avec leurs amis, explique Astrid. Il y en a qui viennent parce qu'elles se retrouvent enceintes, d'autres parce qu'elles veulent en finir avec ce travail. Nous les informons par exemple lorsqu'elles recherchent un logement. Mais il y en a également qui viennent dans le but d'entrer dans ce métier et nous demandent des renseignements, notamment à propos des taxes qu'elles doivent payer".

Un accompagnement dans leurs démarches administratives
«Nous leur parlons, les écoutons, leur donnons des informations, du soutien, décrit Astrid, et lorsqu'elles sont à la recherche d'un autre travail, nous essayons de voir ce qui peut les intéresser par rapport à ce qu'elles ont étudié ou fait auparavant». A Bochum, la plupart des prostituées travaillent dans des maisons, les "bordels". Certaines sont dans des appartements privés dans lesquelles elles sont deux ou trois. Mais beaucoup sont dans la rue, dans des endroits connus des clients, notamment dans des parkings. "C'est l'argent qui est à l'origine de leur motivation, souvent elles sont endettées et veulent travailler pour rembourser, déplore Astrid Gabb. Parfois elles sont exploitées et même s'il y en a peu, il arrive que ce soit le mari ou un frère qui les force à se prostituer ". Beaucoup de femmes viennent d'Europe de l'Est. L'arrivée en Allemagne et la barrière de la langue sont souvent un obstacle lors de leurs démarches administratives. Pour cela, l'association leur permet d'être accompagnées physiquement par un membre, en cas de difficultés face à une administration.

Mechthild Eickel, 61 ans et Astrid Gabb, 40 ans (Photo : E.G)

Une légalisation approuvée par l'association
"Avant je ne pouvais pas travailler dans de bonnes conditions", explique Mechthild Eickel, directrice de l'établissement. " C'est mieux depuis que c'est légal car ce n'est plus associé à l'illégalité, la drogue. Elles devaient se cacher, les risques étaient plus grands. Maintenant elles sont plus protégées. Il n'y a plus de problèmes avec la police, c'est devenu public et elles sont plus à même d'en parler. Elles peuvent revendiquer leurs droits, par exemple poursuivre un client si celui-ci ne paye pas ". En 2010, 210 femmes ont pris contact avec Madonna e.V. pour des conseils à propos de leurs droits. L'association se rend deux fois par semaine à la rencontre de ces travailleuses du sexe, afin d'évoquer leurs problèmes. " Je dirai que 20% de ces femmes sont à l'aise avec ce qu'elles font, poursuit Mechthild Eickel, mais la plupart pensent que c'est un mauvais travail. Ca peut être très bien lorsque les circonstances sont bonnes, quand elles font les choses comme elles veulent, mais c'est rarement le cas ". Un constat reste récurrent pour la directrice : " Au départ, elles entrent dans la prostitution pour une période déterminée, le temps de régler leurs dettes, mais au final, elles y restent.

E.G (www.lepetitjournal.com/cologne) Mardi 29 mars 2011

 

A relire :

PROSTITUTION - Sous contrôle en Allemagne ? (1er volet)

PROSTITUTION - Les maisons closes en Allemagne, un business comme un autre (2ème volet)

logofbcologne
Publié le 29 mars 2011, mis à jour le 18 décembre 2015

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