Du 9 au 12 Avril 2014, dans l'immense complexe sportif dépendant du Lycée Lyautey à Casablanca, les élèves des établissements français au Maroc sont venus de toutes les régions et ont posé leurs livres et cahiers le temps d'une compétition sportive interscolaire. (crédit photo: UNSSFM)
L'UNSSFM, ou Union Nationale du Sport Scolaire Français au Maroc et le réseau marocain des établissements scolaires français ont permis à leurs élèves de s'affronter lors d'un tournoi multisports pendant 4 jours. Après des sélections intensives, ce sont plus d'une vingtaine d'établissements scolaires qui ont été représentés cette semaine par 224 fougueuses équipes participantes. Elles viennent de 9 villes différentes : Casablanca, Rabat, Meknès, El Jadida, Fès, Agadir, Tanger, Kénitra, et Marrakech. Sur fond de musique hip hop et techno pour encourager les joueurs, ce tournoi est échelonné sur 5 différents sports collectifs que sont le rugby, le hand-ball, le football, le basket-ball et enfin le volley-ball.
Nouveauté cette année, il n'y a pas que l'accès au podium en jeu pour les élèves : ce sont quelques 100 jeunes officiels qui participent à une formation officielle d'arbitrage. Orchestré par l'UNSSFM, il a été permis aux élèves intéressés de prendre part à des cours d'arbitrage dans le sport de leur choix. Une certification reconnue sera délivrée aux lauréats de cette formation. Aujourd'hui, ils découvrent, et si jamais cela devient une vocation, c'est du bonus ! : une belle occasion de donner des chances, de créer des envies, tout en prenant le parti d'une éducation scolaire en dehors des salles de classes. Quelques maîtres mots ont été sélectionnés afin de rendre compte de l'apprentissage extraordinaire fourni en dehors des diplômes et des podiums officiels : responsabilité, respect, fair-play, partage, solidarité, citoyenneté. Une belle leçon pour ces quelques 2000 élèves présents à cette rencontre sportive, en dehors de l'école, en dehors des classes.
Lepetitjournal.com/Casablanca a interviewé pour vous les différents acteurs
(crédit photo: Lpj)
Laurane, une jeune arbitre française de seconde s'est portée volontaire pour venir encadrer cette formation dans la catégorie Volley :
"Ca fait un an que j'ai passé les évaluations académiques en France, et que je suis devenue arbitre officielle. Je préfère jouer, mais j'aime aussi arbitrer. Je suis venue ici au Maroc pour apporter mon expérience, pour donner des conseils aux plus jeunes. Il y a beaucoup de débutants, mais il y a aussi de très bons arbitres. J'ai voulu montrer que c'était possible, que les jeunes aussi peuvent arbitrer, c'était pour donner l'exemple."
Mehdi, élève en classe de Terminale S au Lycée Lyautey, s'est quant à lui présenté à la formation pour apprendre l'arbitrage de son sport, le handball :
"Cela fait 7 ans que je joue au hand. Je voulais avoir un autre regard sur ce sport, j'avais envie de mieux le comprendre, de mieux connaître ses règles. Et puis, chaque établissement doit fournir ses arbitres : il y a eu un appel aux volontaires, alors je me suis inscrit. Ce qu'il faut savoir, c'est que c'est aussi épuisant d'arbitrer que de jouer ! Surtout avec les plus jeunes : il faut beaucoup crier, répéter, encore crier... En plus, nous courrons autant que les joueurs !"
Franck Dufour, professeur d'éducation physique et sportive, et organisateur :
" Avoir des jeunes arbitres et non des adultes permet une approche totalement différente du sport. Cela permet de rapprocher les enfants, de les faire se respecter entre eux aussi. L'an dernier par exemple, nous avons eu beaucoup de problèmes avec les arbitrages des matchs de football. Il y a un manque de respect évident. Cette année, la présence de Saïd Ennjimi est très précieuse car il force la considération : il donne de la crédibilité aux jeunes arbitres. C'est aussi l'occasion de donner confiance en eux aux élèves les moins férus de sport : ils peuvent enfin participer d'une manière qui leur conviendra peut-être mieux. Je suis très fier de pouvoir dire qu'on a un jeune arbitre par terrain aujourd'hui ! "
Il juge les arbitres, arbitre les matchs de football, et contribue à donner de la crédibilité aux jeunes sifflets sur le terrain. Il nous confie que c'est un dur métier que celui d'arbitre :
"Nous, les arbitres, sommes très décriés, tout le monde le sait. Mais ce que l'on ne sait pas, c'est que nous sommes aussi souvent seuls. C'est un métier difficile, mais c'est aussi un travail passionnant qui demande beaucoup d'investissement : pour pouvoir imposer des décisions avec justesse, confiance et efficacité jusqu'à 22 personnes en même temps, il faut beaucoup de solidité et de force. Cela passe aussi par le respect de soi, l'acceptation des règles, l'humilité. Il est nécessaire de se remettre en question en permanence. Ici, les éducateurs font un travail remarquable ! Ils sont très respectueux des jeunes arbitres, car eux aussi doivent être considérés. Sans cet égard, nous n'avons pas d'autorité en temps qu'arbitre : le respect est vraiment une notion primordiale, et les adultes se doivent de montrer l'exemple. Le foot c'est un environnement complexe : il y a beaucoup de travail, et en retour, c'est une belle école de la vie ! "
Monsieur Christian Dupin, président de l'UNSSFM
" La formation des jeunes officiels (J .O.)est devenue une priorité nationale pour notre union. Nous souhaitons pouvoir nous appuyer sur nos adhérents pour arbitrer nos compétitions sportives tout au long de l'année. Cela commence par le repérage et la formation dans chacune des activités proposées par nos associations sportives dans nos 20 établissements adhérents, par la formation des enseignants d'EPS pour en faire de véritables formateurs de J. O. Nous misons aussi depuis l'an passé, grâce à la convention qui nous lie à L'UNSS France, sur l'apport des J.O. qui viennent de France (de l'académie de Grenoble par exemple cette année), arbitrer nos compétitions et forment eux-mêmes leurs camarades au Maroc. Nous avons aussi obtenu cette année le parrainage de l'arbitre international Saïd Ennjimi qui a arbitré mais surtout aidé à la formation de nos jeunes sportifs. Le sport ne se réduit pas à une activité physique, nous voulons en faire tous les jours une activité éducative et citoyenne pour le respect des valeurs que portent nos écoles. "
Manon Kole (http://www.lepetitjournal.com/casablanca) Lundi 14 avril 2014
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