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BANQUE MONDIALE – Un bilan de santé économique sans surprise

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 8 octobre 2014, mis à jour le 9 octobre 2014

Selon le rapport biannuel de la Banque mondiale, la croissance économique du Cambodge a bien résisté à la crise politique et sociale intérieure et à l'instabilité des pays voisins.

 

La croissance devrait atteindre 7,2 % en 2014 et 7,5 % en 2015, avec le textile comme principal moteur de la croissance, suivie de la construction, délogeant le tourisme et l'agriculture.  Rien de bien surprenant cependant.  

« Que la construction soit cette année le deuxième secteur le plus important est plus dû au fait que le tourisme a moins augmenté que les autres années, explique Jean-Jacques Guillaudeau, conseiller économique de l'ambassade de France. Les autres années la croissance du tourisme oscillait entre 15 et 20 %, il n'est en 2014 que de 5,7%. Ce ralentissement s'explique largement par le coup d'état en Thaïlande et le coup d'arrêt des tours opérateurs en Thaïlande dont le Cambodge n'est qu'une extension ». S'ajoute aussi la crise politique et sociale qui a secouée le pays.

« Quant à la santé de la construction, elle se voit à l'?il nu, fait-il remarquer. Beaucoup de chantiers d'infrastructures, de routes, de ports ou de ponts sont en cours. Tout le monde sait cependant que la construction, qui regroupe différents secteurs, a tendance à s'emballer facilement ».

Le principal défi sera de savoir comment stimuler les secteurs de l'agriculture, du tourisme et de la fabrication, indique le rapport. Des mesures telles que l'augmentation des investissements publics dans les services de conseil agricole, le développement des semences et de l'infrastructure d'irrigation peuvent augmenter les productivités agricoles.

Jean-Jacques Gillaudeau rappelle cependant qu'a contrario de la construction, le développement de l'agriculture est lent et que l'investissement doit être plus conséquent. En matière de pisciculture par exemple, le Cambodge n'exporte pas par manque d'investissements dans les normes sanitaires.

Le textile reste toujours le fer de lance de l'industrie du pays. « Une industrie qui n'est pas en danger à court terme, selon le conseiller économique. Les alternatives pour délocaliser dans d'autres pays ne sont pas terribles. Le Bangladesh est dans une situation quasi-insurrectionnelle, la Birmanie n'est pas prête. Le vrai concurrent est le Vietnam qui a une meilleure productivité avec des salaires pas si élevés. Avec cependant le frein majeur que représente l'administration vietnamienne.  Au Cambodge, malgré les mouvements de grève, il n'y a pas de reflux. Il y a plus de demandes d'usines que d'usines disponibles ».

La 6e croissance mondiale sur les deux dernières décennies 

Le rapport de la Banque mondiale indique que le taux de pauvreté a continué de baisser, à 18,6 % en 2012, mais le rythme de réduction de la pauvreté a ralenti par rapport à 2004-2011, lorsque les prix du riz plus élevés ont nourri la croissance. Le secteur bancaire s'est stabilisé, avec l'augmentation des investissements directs étrangers et les dépôts du secteur privé. Mais la croissance pourrait être mis en péril face aux éventuels  troubles sociaux, les inondations, une nouvelle baisse des prix du riz et l'incertitude politique régionale.

"Le Cambodge connaît une nouvelle année de bonne croissance, grâce au retour de la forte reprise de l'économie mondiale», a déclaré Alassane Sow, directeur pays de la Banque. Cette forte croissance aidera le Cambodge à atteindre ses objectifs de réduction de la pauvreté et de stimuler davantage la prospérité partagée ».

"Le Cambodge a rejoint les Olympiens de la croissance. Avec une moyenne annuelle de 7,7 % pour les deux décennies, soit la sixième moyenne la plus élevée dans le monde de 1993 à 2013, a déclaré Senior Country Economist Enrique Aldaz Carroll. Un ralentissement de la croissance depuis la crise financière mondiale doit inciter le Cambodge à chercher d'autres moyens de soutenir la croissance économique et de réduire la pauvreté afin de répondre à ses aspirations."

Le principal défi sera de savoir comment stimuler les secteurs de l'agriculture, du tourisme et de la fabrication, souligne le rapport. Des mesures telles que l'augmentation des investissements publics dans les services du conseil agricole, le développement des semences et de l'infrastructure d'irrigation peuvent augmenter les productivités agricoles.

« Le pays va de l'avant, conclut Jean-Jacques Guillaudeau, même si les défis sont nombreux à relever comme la production d'électricité, la maîtrise  de la politique budgétaire, le développement du gaz ou la lutte contre la corruption ».

 

LES INDICATEURS ÉCONOMIQUES DE LA BANQUE MONDIALE

Emmanuel SCHEFFER ?www.lepetitjournal.com/cambodge ? Jeudi 8 octobre 2014

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Publié le 8 octobre 2014, mis à jour le 9 octobre 2014

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