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LUCIAN MUNTEAN - "Observer le monde à l’échelle d’une carte permet de prendre de la distance"

Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 6 novembre 2016, mis à jour le 7 janvier 2018

Lorsque Lucian Muntean lâche son appareil photo, c'est pour prendre les pinceaux. Photographe de presse professionnel et géologue de formation, Lucian est à 42 ans un artiste accompli qui cartographie en peinture des paysages qu'il connaît ou qu'il a imaginés. Le Petitjournal.com/Bucarest l'a rencontré mercredi, lors du vernissage de sa dernière exposition intitulée Cartes imaginaires (en roumain H?r?i imaginare) ouverte au public jusqu'au 9 janvier.

Photo : Cristi Farcas

Le Petitjournal.com/Bucarest - Quel est votre parcours en tant qu'artiste peintre ?

Lucian Muntean - En 1994, j'étais peintre dans une fabrique de porcelaine de Sighi?oara (centre, ndlr). Puis j'ai commencé mes études de géologie en 1995 à l'université de Cluj-Napoca et deux ans plus tard je démarrais une carrière de photojournaliste pour la presse nationale roumaine. Après une longue période sans peindre, je m'y suis remis il y a trois ans. En tant que photographe, j'ai pris part à différents projets culturels, mais la peinture et la création me manquaient. A chaque voyage, les paysages que je découvrais me donnaient envie de peindre. Le point de départ de cette exposition a été ma première résidence d'artiste en 2013, en Roumanie.

Justement, que représentent vos tableaux ?

Pour cette thématique des cartes imaginaires, le premier tableau que j'ai réalisé représente une carte de l'Antarctique. L'idée m'est venue lors d'un voyage en bateau sur la Méditerranée. L'écume blanche sur l'eau provoquée par le passage du bateau m'a fait penser aux glaciers qui fondent et se détachent dans l'océan Antarctique. Par définition, une carte, c'est la représentation d'une grande surface de terre sur un petit format, c'est le même principe pour mes cartes imaginaires. Les images que je peins permettent de questionner des sujets contemporains, à la fois politiques et sociétaux, comme l'environnement, l'agriculture, la géopolitique?

Vous cherchez donc à délivrer des messages avec vos cartes imaginaires...

Regarder le monde à l'échelle d'une carte permet de prendre de la distance. On voit les choses avec plus de recul. Par exemple, ces deux tableaux représentent le Mur des lamentations à Jérusalem et la Mecque. En prenant de la distance, comme à l'échelle d'une carte, on peut voir que mises côte à côte, les deux scènes se ressemblent. Un lieu de culte avec des gens rassemblés qui prient. La distance permet de se rendre compte que parfois l'objet d'un conflit est un détail. Alors que dans notre monde on a tendance à placer des détails au centre de nos préoccupations.

Quels sont vos autres projets en cours ? 

Je travaille des sujets au microscope. C'est dans la continuité de cette série des cartes imaginaires. La démarche est l'exact opposé. Je prends le minuscule pour le représenter à grande échelle. Grâce au microscope, je peux réaliser une photo de l'infiniment petit pour le détailler sur la toile. Par exemple, j'examine une goutte d'eau dans sa composition, pour ensuite réaliser l'équivalent d'une carte de cette goutte d'eau à la peinture. Cette démarche s'accompagne d'un travail scientifique en laboratoire. 

Propos recueillis par Lizelor Rocaël, (www.lepetitjournal.com/Bucarest) Lundi 7 novembre 2016

L'exposition H?r?i imaginare est à visiter dans le hall de la mairie du secteur 2 (Obor) de Bucarest jusqu'au 9 janvier. Elle est ouverte au public du lundi au dimanche de 9 heures à 18 heures. Site internet de l'artiste :  http://www.lucianmuntean.ro/

lepetitjournal.com bucarest
Publié le 6 novembre 2016, mis à jour le 7 janvier 2018

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