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ENTRETIEN - Tiré à quatre épingles

Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 1 février 2015, mis à jour le 31 janvier 2015

Dans l'univers très féminin de la mode, deux jeunes entrepreneurs ont décidé de se lancer à contre-courant. Ils proposent depuis un an et demi cravates, boutons de chemises, pochettes de costume, chaussettes... exclusivement pour homme. Tout est fabriqué dans leur petit atelier bucarestois. Un pari osé dans une société où l'élégance masculine n'est pas une priorité. Dan Costache, l'un des fondateurs de The Urban Ties.

Source : DR

Lepetitjournal.com/Bucarest : La mode se conjugue-t-elle au féminin en Roumanie  ?

Dan Costache : En général, les Roumains sont encore plus conservateurs que leurs homologues d'Europe de l'Ouest en terme de mode. Ici, il n'existe pas de culture vestimentaire à proprement parlé. C'est notamment l'un des résultats des 45 années de communisme, durant lesquelles nous avons perdu de nombreux repères. Ces dernières années seulement, nous sentons que les hommes recommencent à s'intéresser à leur look et à s'habiller avec des vêtements de qualité.

L'élégance était toutefois de mise dans la Roumanie prospère de l'entre-deux-guerres...

Exactement. Et nous voulons réanimer cette tradition qui, malheureusement, s'est éteinte. Moi, je me suis beaucoup inspiré de mes deux grands-pères, qui ont justement vécu durant cette période dorée pour la Roumanie. Bucarest était le petit Paris des Balkans et les femmes comme les hommes étaient élégants et avaient du goût. L'un de mes grands-père était tailleur, l'autre avocat, et tous deux étaient très coquets. 

Les Roumains d'aujourd'hui achètent-ils vos articles  ?

Nous avons été agréablement surpris par les retours que nous avons depuis la création de notre atelier. Nous avons comblé un trou, celui des accessoires faits-mains et de bonne qualité pour homme, et nous avons été très bien accueillis. Il existe un public qui attendait que ce vide soit rempli. Nos fournisseurs de matières premières sont italiens et anglais. Ce sont des maisons très anciennes dans ce domaine. Nous nous sommes définis comme étant un producteur d'accessoires classiques, tout en gardant une note moderne et urbaine. Note client type est un homme moderne, attentif à la façon dont il s'habille et particulièrement aux détails, et qui apprécie le travail fait main de qualité.

Vous n'avez pas de fournisseurs de tissu roumain  ?

Nous avons voulu que notre business soit 100% roumain. C'était important pour nous que tout soit produit ici. Nous avons cherché pendant longtemps des fournisseurs de tissu locaux mais malheureusement, nous n'en avons trouvé aucun qui puisse répondre à la qualité requise pour ce que nous voulions faire. Comme je le disais, ici, il n'existe ni culture, ni marché. C'est pour cela que nous nous sommes réorientés vers des centres de tradition. Mais, par contre, nous avons tenu à maintenir l'ensemble de la production en Roumanie. Notre atelier est à Bucarest.

Comment vous est venue l'idée de vous lancer dans la mode pour homme  ?

Nous n'avions aucune expérience dans ce domaine, mais nous étions tous les deux passionnés. Ce qui nous intéressait, c'était de produire. Car dans ce secteur, il y a de moins en moins de producteurs et de plus en plus de revendeurs. Nous voulions retourner aux bases du métier. Cela nous permet aussi d'avoir un contrôle total sur nos produits, ce qui est primordial quand tu as l'ambition de faire des produits de qualité. Pour nous, ça a été un pari risqué car aucun d'entre nous n'avait d'expérience entrepreneuriale. Moi, je travaillais dans l'immobilier mais cela ne m'intéressait plus. Mon partenaire, lui, continue de travailler dans le domaine bancaire.

Entretien réalisé par Jonas Mercier (www.lepetitjournal.com/Bucaret

Pour plus d'informations : www.theurbanties.ro ou https://www.facebook.com/theurbanties

lepetitjournal.com bucarest
Publié le 1 février 2015, mis à jour le 31 janvier 2015

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