Monsieur Clément Duhaime, l'administrateur de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), a inauguré hier matin le Bureau régional d'Europe centrale et orientale de l'OIF, au 13-19 strada Alecu Russo. L'occasion de revenir sur l'importance des médias en langue française pour l'avenir de la francophonie.
Monsieur Clément Duhaime (à droite), lors de l'inauguration, accompagné par le ministre roumain des Affaires étrangères Titus Corl??ean, et Chantal Moreno (à gauche), Directrice du Bureau régional de l'OIF pour les pays de l'Europe centrale et orientale, à Bucarest. Photo : Julia Beurq
Lepetitjournal.com/bucarest - Du 8 au 10 octobre aura lieu à Montréal une conférence internationale sur l'avenir des médias francophones organisée par l'OIF. Comment les médias peuvent-ils aider la francophonie ?
Clément Duhaime - 220 à 230 millions de personnes sont francophones dans le monde, et les perspectives de croissance existent car le français n'est pas une langue en déclin, c'est une langue vivante qui est tournée vers l'avenir. Etant donné l'importance que revêtent les médias, la conférence de Montréal a pour enjeu que les journalistes francophones fassent un état des lieux des médias. Le but est aussi de créer une alliance stratégique pour que ce soient les francophones qui alimentent directement les médias, et non pas d'autres univers linguistiques traduits en français. Les participants à cette conférence sont justement les plus grands responsables des médias francophones, ce qui leur permettra de débattre de tout cela. Le français ne pourra pas rester une grande langue de communication internationale si nous ne nous préoccupons pas des médias.
Donc le français, langue d'informations...
Tout à fait ! Comme nous sommes dans l'ère de la communication, nous avons intérêt à saisir toutes les opportunités de la révolution numérique pour faire en sorte que le monde reste l'expression de la diversité, et ne devienne pas, d'une certaine manière, uniformisé. Nous avons la chance, à travers une langue commune, de pouvoir exprimer les différences politiques, culturelles et sociales. Donc, le combat pour la francophonie, que ce soit dans les médias ou ailleurs, c'est un combat pour la diversité des langues et des cultures. Avec tout ce qu'il se passe dans le monde, nous sommes convaincus qu'aujourd'hui les médias francophones ont une responsabilité. Vous avez vu dans les pays qui sont en crise ou en sortie de crise combien notre action, comme la formation des journalistes en période électorale par exemple, est importante.
De quelle manière l'OIF espère se positionner pour soutenir ces médias francophones ?
La conférence de Montréal nous donnera des éléments pour notre programme 2015-2018, afin que la francophonie accompagne mieux les médias. C'est l'un des objectifs de cette rencontre : être à l'écoute de ceux qui font vivre les médias francophones. Nous savons notamment que nous devons accompagner les nouvelles générations des écoles de journalisme. Et nous devons aussi essayer au mieux d'utiliser les réseaux sociaux, car c'est le même phénomène en Afrique, en Europe ou en Asie. La révolution numérique va très vite partout. Notre force au sein de l'OIF, ce n'est pas le budget, mais c'est notre capacité à faire se rejoindre le meilleur de la francophonie. Il y a par exemple l'Union de la presse francophone (UPF) qui se dynamise et qui regroupera les forces vives des médias. Nous espérons par la suite que d'autres réseaux se mettront en place, notamment à l'occasion du sommet de Dakar qui aura lieu en novembre, où la priorité sera donnée aux jeunes et aux femmes. Là encore, je pense que les médias francophones auront leur mot à dire. Propos recueillis par Julia Beurq (www.lepetitjournal.com/bucarest) mercredi 17 septembre 2014
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