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LETTRE OUVERTE D'UNE MERE - Mon fils, Yann, a perdu un œil dans une partie de Paintball

Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 30 juin 2016, mis à jour le 30 juin 2016

Le 9 avril dernier, au club Academia paintball, situé dans le quartier Pantelimon de Bucarest, Yann, mon fils, accompagné de 16 de ses camarades, allait fêter ses 15 ans dans la joie et la bonne humeur. Ce devait être une journée mémorable. Il a perdu un ?il.

Photo : Patricia Pichavant

Les 17 adolescents ont investi le terrain de jeu après un rapide résumé des consignes de sécurité à respecter. La cacophonie était insoutenable et je ne sais pas ce que les jeunes en ont retenu. J'ai dû insister pour que les équipements de protection soient distribués à tous les enfants. Malgré la vigilance de mon mari et de moi-même, un des adolescents est entré sur le terrain de jeu sans gilet protecteur. Il n'y en avait pas suffisamment, lui a-t-on dit. Un autre garçon était gêné par la buée qui se formait à l'intérieur de son masque. J'ai dû exiger le remplacement de l'équipement.

Bref, je pensais avoir la situation sous contrôle même si, dans mon for intérieur, j'ai pensé que ce jeu était vraiment trop violent. En les observant, je me suis dit qu'un accident n'était pas à exclure, sans toutefois pouvoir prendre la décision de tout arrêter. Mais je n'aurais jamais pensé que mon fils de 15 ans, pour sa fête d'anniversaire, ressortirait de ce fichu terrain avec son ?il droit en sang. Au moment de l'accident, j'ai été prise de panique. Je ne pouvais plus bouger. La responsable du lieu a appliqué les premiers secours avec l'aide de mon mari. Elle tentait en vain de me rassurer...

Nous voilà partis pour un parcours du combattant, entre les hôpitaux de Bucarest et de France, pour essayer de sauver l'?il de mon fils.

Nous avons rapidement pris connaissance de la gravité de la blessure : trou dans la macula et l'endommagement de la rétine. ''Votre fils ne reverra jamais correctement de son ?il droit, nous a-t-on dit. Tout au mieux 1,5 sur 10.'' Malheureusement, un peu plus de deux mois plus tard, le diagnostic est tombé : "irréversible". Un mot si douloureux à entendre pour nous parents, qui espérions indéfiniment l'autre petit mot "rémission".

Je ne sais pas si le cas de Yann est isolé, mais dans les hôpitaux de Bucarest, nous avons appris que le nombre d'accidents à la suite de parties de Paintball étaient de plus en plus fréquents dans le rang des jeunes. J'espère que mon témoignage pourra faire réfléchir les parents qui veulent faire plaisir à leurs enfants en les emmenant dans un club de paintball à Bucarest ou ailleurs. Il s'agit d'un sport dangereux, pour lequel les consignes et équipements de sécurité ne sont pas à prendre à la légère. 

Patricia Pichavant (www.lepetitjournal.com/Bucarest) Vendredi 1er juillet

lepetitjournal.com bucarest
Publié le 30 juin 2016, mis à jour le 30 juin 2016

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