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MARIAN COSTE-CAMPOS - ''J'aurais adoré avoir des Bucabooks dans les villes où j'allais, car j'ai transporté des valises de livres pour mes enfants''

Écrit par Lepetitjournal Bucarest
Publié le 7 février 2016, mis à jour le 8 février 2016

Une bouquinerie solidaire francophone en plein Bucarest, qui propose plus d'un millier de titres pour tous les âges et à des prix imbattables  : voilà le concept de Bucabooks. Créée en 2012 par Marian Coste-Campos, une espagnole francophone et francophile, cette initiative séduit, mais surtout reverse ses recettes à l'association d'aide aux enfants des quartiers défavorisés de la capitale, Valentina România.

Photo : Jonas Mercier

Le petitjournal.com/Bucarest - Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots le fonctionnement de Bucabooks ?

Marian Coste-Campos - C'est une librairie solidaire, qui se base sur les dons de livres. Ceux-ci sont ensuite classés et stockés dans mon appartement pour être revendus. Tous les lundi, entre 10h et 13h, j'ouvre mes portes aux expatriés comme aux Roumains francophones. Le reste de la semaine, j'accueille sur rendez-vous. Chez moi, une pièce entière a été transformée en vraie librairie et une autre nous sert de dépôt. A notre lancement, nous avons reçu un don d'une librairie qui voulait se débarrasser d'un grand nombre d'invendus. Nous avons donc hérité de livres neufs pour commencer, ce qui était très bien. Depuis, nous fonctionnons exclusivement avec les dons des expatriés. Quand ils déménagent, ils donnent très facilement leurs livres. Les recettes récoltées sont entièrement reversées à l'association Valentina România.

Comment vous est venue l'idée de cette librairie pas comme les autres ?

Lors d'une réunion à Valentina România, où l'on cherchait de nouveaux moyens pour attirer des dons. Je leur ai proposé de faire cette librairie solidaire sur le modèle de celle de la fondation des orphelins d'Auteuil à Paris. On m'a fait confiance et avec l'aide de deux autres expatriées, Sophie Haëttel et Clotilde Verdebout, nous avons monté Bucabooks.

Quel genre de livres trouve-t-on à Bucabooks ?

Il y a beaucoup de livres pour enfants, surtout en Français. On en trouve également en anglais, mais nous faisons une sélection, car nous n'avons pas la place pour tout accepter. Nous avons également des classiques, des livres scolaires, des dictionnaires... Dans le rayon adulte, nous avons des livres de vie pratique, mais aussi beaucoup de romans, des policiers, de la psychologie, des livres de cuisine...

Savez-vous si cette initiative existe ailleurs ?

Non, je ne pense pas. Ca fait presque trente ans que l'on tourne autour du monde avec mon mari et j'avoue que j'aurais adoré trouver une librairie comme celle-ci. J'ai transporté des valises de livres pour mes enfants, notamment dans des pays où il était difficile de s'en procurer. C'est une chose qui m'aurait vraiment facilité la vie.

C'est vrai qu'il n'est pas toujours facile de trouver des livres en français à l'étranger...

On trouve parfois quelque livres en français dans des grandes librairies, comme au Japon à Hong Kong, mais c'est généralement extrêmement cher. Ici, à Bucarest, on est vraiment gâté puisque nous avons la librairie française Kyralina. On y a beaucoup de choix et l'on peut commander ce que l'on veut à des prix très corrects, tout en ayant de bons conseils. Et, il y a la variante moins chère, à Bucabooks, avec des livres d'occasion. Pour des enfants qui sont avides de lecture, par exemple, il y a de quoi faire. 

Justement, n'êtes-vous pas en concurrence avec la librairie Kyralina ?

Non. On s'entend même très bien. Nous sommes sur des créneaux différents et elle nous a d'ailleurs déjà donné des livres. Nos concurrents sont ailleurs. Les tablettes, les jeux éducatifs et autres font que les enfants lisent moins et les livres numériques sont une variante de plus en plus choisie par les adultes.

Propos recueillis par Jonas Mercier (www.lepetitjournal.com/Bucarest)

Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter Marian Coste-Campos par téléphone (+40 (0)758080969) ou par mail (coste.campos@gmail.com).

lepetitjournal.com bucarest
Publié le 7 février 2016, mis à jour le 8 février 2016

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