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SOCIÉTÉ - Ici on monte le son. La Birmanie, pays du volume sonore ?

Écrit par Lepetitjournal Birmanie
Publié le 30 janvier 2017, mis à jour le 30 janvier 2017

En tant que Français, nous sommes habitués à l'affichage commercial. Des panneaux publicitaires partout, pas de répit pour les consommateurs? Nous ne sommes donc pas dépaysés en Birmanie : ici aussi, on a recours à ce procédé. Sans retenue. Mais le "Pays Doré" ajoute cependant une dimension à ces pratiques invasives de l'espace : le son.

En France, certes, nous sommes habitués au bruit. Mais mais notre espace public est relativement préservé de tout slogan sonore.  Parfois un peu de musique dans les rues marchandes mais cela reste assez doux.  Ce sont principalement par le biais de célébrations religieuses et là encore, nous n'y sommes pas étrangers, en France les églises sonnent le signe de ralliement, dans l'Islam, ce sont les minarets qui clament versets du Coran et sermons d'Imams.  Mais là encore, dans la sphère religieuse, la Birmanie hausse le ton et fait cracher les amplis. Elle monte le volume à un tout autre niveau. 

Nous avons tous encore en tête l'histoire de ce touriste hollandais qui s'est énervé au point de débrancher un (bien-nommé) haut-parleur lors de l'une de ces célébrations sonores de rue. Il y a eu plus de peur que de mal et le touriste peu soucieux du respect de la culture locale n'a pas été trop sévèrement puni (quoique)à : il a été condamné à trois mois d'emprisonnement accompagnés de travaux d'intérêt général.  Mais ce fait divers a au moins eu le mérite de susciter le débat. Certains ont pris fait et cause contre ce touriste néerlandais, et déclaré sa conduite "honteuse" et donc digne d'une peine lourde. D'autres ont compati et réclamé la clémence. Pas seulement des expatriés, d'ailleurs. Certains Birmans ont pris la défense de ce touriste maladroit en rappelant que ces nuisances sonores sur la voie publique n'étaient pas toujours évidentes à supporter.  À tel point que certains quartiers ont décidé de s'adapter et de limiter les décibels.
Ce n'est pas le cas en centre-ville : dans la même rue, on peut toujours y trouver plusieurs sources sonores, diffusant autant de messages différents et se livrant donc de fait à une sorte de concours de décibels. Il y a aussi les sources sonores mobiles : camions, processions diffusant musique et chants? De la musique qui peut commencer à résonner très tôt et se répéter sans interruption pendant plusieurs heures.

Maintenant il ne s'agit pas de juger, c'est un fait, une habitude culturelle et si un changement doit s'opérer, celui-ci doit venir de l'intérieur et pas de l'extérieur.  Mais nous avons entendu une chose intéressante lors d'une discussion qui s'apparente au domaine du ?culturel' mais l'est-ce vraiment ?  Il paraitrait que les Birmans n'ont pas la notion de nuisance sonore. Nous ne vous cachons pas notre scepticisme quant à cette annonce.  

Est-ce possible ? Peut-on ne pas imaginer ou comprendre que le bruit que l'on fait ou que la musique que l'on joue peut ne plaire qu'à nous et à nulle autre et donc créer une nuisance pour ceux qui nous entourent ? Est-ce que cette notion de nuisance sonore peut-être subjective et culturelle ?  Pouvez-vous penser à quelqu'un qui aime être forcé à écouter quelque chose que cette personne n'aime pas ?  Si oui, ou non, ou peut-être, si vous êtes allez dans des zones où ces pratiques n'ont pas lieu ou au contraire sont encore plus appuyées, n'hésitez pas à partager avec la communauté votre expérience et réflexion.

Mardi 31 Janvier 2017 (www.lepetitjournal.com/Birmanie) Sébastien Lafont-Frugier

 

 

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Publié le 30 janvier 2017, mis à jour le 30 janvier 2017

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