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YANN LEFEBVRE – "Sortir le conteneur de son contexte de "boîte en acier" pour en faire un module design"

Écrit par Lepetitjournal Birmanie
Publié le 23 octobre 2016, mis à jour le 24 octobre 2016

Faire de conteneurs conçus pour le transport maritime, des maisons, des bureaux ou bien des salles de classe, c'est le pari qu'a accepté de prendre Yann en arrivant en Birmanie il y a 4 ans. Ingénieur de formation, et après 6 mois passés en Inde en tant que "web marketeur", il décide de chercher des opportunités au Myanmar, conscient que ce pays riche et encore peu connu, représente un marché intéressant.

Il se rapproche alors de la Chambre de Commerce Française (AFMA à cette époque) et c'est grâce à cela qu'il rentre en contact avec la personne qui lui confiera ce projet. Un pari prometteur et  audacieux en effet, car c'est un concept nouveau et assez moderne, pour un pays qui s'ouvre à peine au reste du monde en 2012.

Le concept 
Sortir le conteneur de son contexte de "boîte en acier" prévue pour les mouvements de marchandises dans le transport maritime international, pour en faire un "module design" qui peut prendre forme de bureaux, bar, salle de classe pour les écoles, ou bien encore de maison.

Cela n'a pas été facile, en effet il a fallu "éduquer le marché" comme  dit Yann, un marché qui est alors en train de s'ouvrir mais qui n'a pas encore l'ouverture d'esprit nécessaire pour considérer ce genre de projet. Bien que les arguments "écologique", "économique", "mobile", "tendance" soient efficaces auprès de populations de pays développés, ils ne le seront pas pour les Birmans, qui, suspicieux, préfèreront s'en tenir à des chantiers traditionnels.

Reste alors à convaincre un ou deux premiers clients pour montrer et vanter les résultats auprès d'autres clients intéressés, mais jusque-là "timides". C'est l'Institut Français de Birmanie qui initiera le mouvement en faisant appel aux modules de Yann pour l'extension de leurs bureaux en 2014.

Mais alors comment ça se passe ?
"C'est  exactement pareil qu'un chantier habituel, sauf qu'au final on transporte le module chez le client", et c'est bien là l'un des avantages du conteneur! Préalablement choisi dans les dépôts des compagnies maritimes, ils sont ensuite amenés (sur des trailers) à l'usine. C'est là que commence la "mise en beauté" et tout un travail pour rendre l'aspect extérieur méconnaissable et l'intérieur  vivable.Ce sont des projets qui font appel à tous les corps de métiers : plombier, électricien, menuisier?

À la demande de leurs clients ils ajustent le style, le confort, l'utilité... En assemblant un, deux, trois modules, ce sont des Legos d'une autre dimension. Cela va sans dire qu'il a fallu former le personnel à adapter leurs compétences aux besoins des modules, bien que ce chantier présente des similarités avec un chantier classique, cela reste un rectangle d'acier qu'il faut équiper de fenêtres, WC, climatisations. Et autres caractéristiques, qui ne sont initialement pas prévues pour ces boites. 

Quels sont les principaux challenges ?
Mis à part l'intégration du concept, dans les esprits et les paysages birmans, les challenges restent nombreux, et Yann peut se féliciter aujourd'hui en voyant le chemin parcouru. D'une entreprise avec au départ trois employés ils sont aujourd'hui une cinquantaine. On ne peut pas dire que la main d'?uvre soit un manque ici en Birmanie, mais les défis sont dans la formation et la fidélisation des employés. Il faut alors jongler entre la vision d'un management de société internationale, et la réalité de ce qu'il se fait ou non dans le pays où l'on travail.

Au niveau management
"Il faut partir du principe que nous ne sommes pas chez nous, nous sommes des invites, il est donc important de faire l'effort de s'adapter.  C'est en apprenant la langue que j'ai appris à mieux comprendre la culture, j'ai par exemple compris l'importance de la religion dans la culture birmane en observant que la construction de la phrase religion "Buddha Batha" est identique à celle du mot langage "Batha sagar", c'est un exemple parmi d'autres mais je pense comprendre la langue m'a permis d'avoir un regard plus concret sur l'identité birmane, en plus de me permettre de communiquer plus facilement..."

Un regard intéressant, et sûrement un bon conseil pour les novices du monde du travail birman... ! 
Lea Paoli (www.lepetitjournal.com/Birmanie) Lundi 24 Octobre 2016

 

 

 

 

 

 

 

lepetitjournal.com birmanie
Publié le 23 octobre 2016, mis à jour le 24 octobre 2016

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