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ÉCOLE FRANÇAISE DE RANGOUN - Une rentrée à la croisée des chemins

Écrit par Lepetitjournal Birmanie
Publié le 20 septembre 2016, mis à jour le 21 septembre 2016

Changement de nom, de mode de gestion, changement de réseau, introduction d'une grande section de maternelle, expansion : cette rentrée 2016 représente un véritable tournant pour l'École Française Internationale de Rangoun - Joseph Kessel "LFIR".

Cette école, créée par la société Total, à l'origine pour les enfants de ses employés, entre dans une nouvelle ère. Depuis le mois de juin 2016, la gestion a été officiellement transférée à l'Association des Parents d'élèves de Rangoun (APER). Cette passation de pouvoir, en forme de transition, trouve ses origines il y a quelques années.

"Il y a quatre ans, avec l'ouverture du pays, Monsieur Thierry Mathoux, alors ambassadeur de France, a dressé un constat : la prévisible augmentation de la population française en Birmanie et le fait que le nombre "d'élèves Total" diminuait. Il fallait anticiper et passer d'une école à gestion d'entreprise à une école à gestion parentale, comme ça se fait dans les écoles françaises du monde entier", explique Jean-Yves Branchard, Président de l'APER.

La vision à plus long terme : prévoir la construction d'un futur lycée français au Myanmar, le seul pays d'Asie à ne pas encore en avoir. D'où la création de l'APER, appelée, dès sa création début 2014, à porter ce projet. "Dès la création de l'APER, nous avons négocié avec Total les modalités financières de la reprise de l'école. Le transfert officiel de Total à l'APER a été signé le 18 juin 2016, en présence de Jean-Marc Ayrault, ministre français des Affaires étrangères, lors de sa visite en Birmanie", poursuit M. Branchard.

Une transition en douceur
Total n'abandonne pas pour autant son accompagnement du jour au lendemain. "C'est une transition exemplaire de leur part. Total continue à faire partie du comité de gestion en tant que membre fondateur pour superviser les opérations et les investissements importants qui restent en jeu, ils assurent vraiment un énorme soutien en termes de logistique financière et administrative, le temps que la nouvelle équipe trouve ses marques." Pour cette rentrée 2016, c'est à la fois un changement de réseau éducatif et un changement de mode de gestion qui sont entrés en vigueur.

De l'ancien réseau MLF (Mission Laïque Française), l'école rejoint désormais le réseau mondial AEFE (Agence pour l'enseignement français à l'étranger - www.aefe.fr -). "Ce sont environ 500 écoles à travers le monde, la majorité des grands lycées français. Au niveau de l'Asie, ça fait un effet réseau énorme : toutes les écoles françaises de cette région en font partie", souligne Jean-Yves Branchard.

À changement de réseau, changement d'équipe pédagogique : pour cette rentrée 2016/2017, toute l'équipe est nouvelle, y compris le directeur Christophe Cassin, qui était auparavant proviseur adjoint à Kuala Lumpur.

Les premiers changements sont sensibles: "un des faits marquants de cette rentrée, c'est le renforcement de l'anglais. En grande section de maternelle et en CP, on est même passé au bilinguisme complet. Ce bilinguisme sera la tendance à venir pour les classes de niveau plus élevé. L'idée de base, c'est de donner aux enfants une ouverture d'esprit et une vraie connaissance de la langue, des atouts pour arriver au Bac avec une bonne maîtrise de l'anglais ainsi qu'un investissement dans le numérique pour toutes les classes et la modernisation du CDI", précise le Président de l'APER.

Du coup, cette école française devient aussi plus attractive pour un public nouveau : les familles non-francophones. "Elles peuvent être attirées par une école qui offre le programme de l'éducation nationale française, sans qu'ils perdent pour autant le contact avec la langue anglaise."

Étape suivante : la construction d'un véritable lycée français
Déjà, dès la rentrée 2015, l'école, tout en restant au c?ur de la Golden Valley, avait déménagé à Inya Myaing Road. Sur ces nouvelles bases, les défis liés à ce projet, à long terme, ne sont pas pour autant encore résolus : déjà se pose la question de la construction d'un véritable lycée français. "L'échéance n'est pas si éloignée : déjà pour cette rentrée, on est passé à 92 élèves contre 65 l'année dernière. Si ça se reproduit à la rentrée prochaine, on dépassera largement la capacité des locaux actuels. Certes, on pourra peut-être rajouter à la structure actuelle deux ou trois classes supplémentaires sous forme de modules (c'est d'ailleurs sur ce modèle que nous avons créé la grande section de maternelle pour cette rentrée 2016), mais pas plus", analyse Jean-Yves Branchard.

À quand ce nouveau déménagement ?
Pour lui, cette construction devrait se concrétiser dans une fenêtre de "18 à 24 mois, pas plus".

Où ?
"Nous cherchons un terrain assez grand pour nous permettre de rester au moins 10 à 15 ans et ainsi accompagner l'accroissement prévu de la Communauté française en Birmanie", prévoit M. Branchard.

Le dossier foncier a été évoqué à plusieurs reprises au plus haut niveau : d'abord lors de la visite en Birmanie du ministre Jean-Marc Ayrault, en juin 2016, et sa rencontre avec Aung San Suu Kyi, puis en août, pendant la visite à Paris du chef ministre de Rangoun et une nouvelle rencontre avec M. Ayrault.

"Cette association et ce projet seront ce que les familles veulent en faire. En cette période charnière, nous avons donc besoin de toutes les volontés et de toutes les énergies."
Contact : directeur@lfir.org ? secretaire@lfir.org ? info.aper@lfir.org
www.lfir.org (http://ecole-joseph-kessel.jimdo.com/fil-d-actualit%C3%A9-news/)
Patrick Antoine Decloitre (www.lepetitjournal.com/birmanie) Mercredi 21 Septembre 2016

 

 

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Publié le 20 septembre 2016, mis à jour le 21 septembre 2016

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