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PORTRAIT-Norman, un Berlinois qui ne se sent plus chez lui

Écrit par Lepetitjournal Berlin
Publié le 30 juillet 2013, mis à jour le 16 décembre 2014

Cette semaine, lepetitjournal.com/Berlin dresse le portrait de Norman, un jeune Berlinois qui revient d'un voyage d'un an à travers le sud Est de l'Europe et de l'Asie. Marqué par de grandes expériences, ce dernier se livre au petit journal pour partager son retour.

De petite taille, cheveux blonds et un regard enfantin, difficile de croire que notre voyageur arrive à la trentaine.
"Je suis à peine rentré que l'on me demande à nouveau ma carte d'identité pour acheter un bière", dit-il amusé.
En quête de nouveaux horizons, cet ancien vendeur en concession automobile a tout plaqué en mai 2012 pour voyager. Dans un Berlin multiculturel et branché, Norman se sentait étouffé.
La première étape de son voyage a été une descente du Danube longue de 2500Km, il longea ensuite la mer noire jusqu'à Istanbul, pour prendre un ticket d'avion jusqu?en Inde.
Il traversa ensuite ce pays au guidon d'une moto, achetée sur le bord de la route.
Enfin, le voyage se termina par une traversée de l'Asie du sud-est, à travers le Viêt-Nam, la Thaïlande, le Cambodge et le Laos.

De retour depuis dans la ville où il a grandi, Norman confie son impression de redécouvrir les rues, les ambiances, les odeurs... Incollable sur les lieux insolites et autres open airs illégaux, il aime la ville où il a grandi : résolument libre, multiculturelle et originale.
Remémorant ses plus vieux souvenirs, il se rappelle de la chute du mur, de la foule dans les rues. Amusé, il raconte ce jour où son père le portait sur ses épaules pendant le fameux concert de David Hasselhoff à la porte de Brandenbourg, où notre chanteur entonna un endiablé « I've been looking for freedom » du haut d'une grue, vêtu d'une veste clignotante. « Welcome to Capitalism » caricature Norman.

Depuis ce jour, sa ville natale a bien évolué et le jeune homme regarde la mutation de la capitale avec un certain désarroi : même en une courte année, il remarque de grands changements. "Il y a un an, le Tacheless était encore ouvert, et la promenade de la Spree était encore vierge, confie-t-il,  biensûr que c'était mieux avant, poursuit-il tout en relativisant, c'est le procédé de la mondialisation qui passe au rouleau compresseur tout ce qui reste d'indépendant et de différent. Des "Berlins" underground pousseront ailleurs dans le futur, et ce sera là qu'il faudra être", conclût Norman.
Et, sur la mentalité Berlinoise, Norman émet des réserves : "A force de clamer que Berlin est la meilleure ville du monde, on créé un snobisme de la coolattitude". Pour lui, si beaucoup de Berlinois n'osent pas bouger de leur ville, c'est parce qu'ils sont convaincus qu'ailleurs ce sera forcément moins intéressant. Lui-même avoue avoir été pris par cette fièvre d'autosatisfaction, finalement balayée par cette envie d'ailleurs qui le démangeait depuis un moment.
Tout juste revenu pour voir sa famille, Norman est déjà reparti pour d'autres contrées, la gentrification et l'afflût de tourisme n'étant pas du goût du Berlinois d'origine.

Marc Dubois (lepetitjournal.com/berlin) mercredi 24 juillet 2013

lepetitjournal.com Berlin
Publié le 30 juillet 2013, mis à jour le 16 décembre 2014

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