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"Les expats apprennent l'espagnol bien plus vite qu'ils ne le pensent"

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Publié le 28 septembre 2020, mis à jour le 29 septembre 2020

Anna et Neus, professeures diplômées d'espagnol langue étrangère (ELE), ont crée à Barcelone il y a près de 20 ans désormais, "Idiomasvivos". Cette structure, dédiée à l'enseignement de l'espagnol et du catalan s'est, de fil en aiguille, construit une communauté d'apprenants majoritairement francophones, centrée autour de l'univers de l'entreprise et des parents d'élèves des établissements français. "Notre méthode est entièrement personnalisée", précisent les fondatrices, qui estiment que la création d'un lien de confiance entre élève et professeur, couplé à des cours essentiellement conversationnels, est la clé d'un apprentissage rapide de la langue. "Dès l'origine, nous voulions centrer notre méthode sur la proximité, aux antipodes de l'anonymat qui caractérise la grande majorité du marché", expliquent elles.


Car Anna et Neus ont appris au fil des ans à se mettre dans la peau des Français qui débarquent dans la capitale catalane. Avec une empathie particulière pour ces familles qui doivent en quelques semaines, dans une ville qu'elles ne connaissent pas ou prou, se dégoter un logement, débuter une nouvelle vie professionnelle, scolariser les enfants, affronter l'administration locale... En bref faire face à un ascenseur émotionnel et à une multitude de tâches au sein d'un environnement qu'elles ne maîtrisent pas encore, et le tout dans une autre langue que la leur. "En ce mois de septembre, beaucoup d'expatriés viennent tout juste d'arriver à Barcelone", analysent elles, "et en sont encore au tout début de leur installation". Et de préciser : "Ce n'est pas la même chose de se déplacer avec son conjoint et ses enfants, que de venir en mode 'Auberge espagnole', avec toute sa vie dans le sac à dos. Les enjeux et les défis ne sont pas  de la même envergure". Pas étonnant en tous cas qu'en cette rentrée si particulière, contexte Covid oblige, les demandes de renseignement commencent déjà à tomber... Avec parmi son lot de doutes récurrents, la question reine : "De combien d'heures aurai-je besoin pour pouvoir parler la langue ?"

De combien d'heures aurai-je besoin pour pouvoir parler la langue ?

Tout dépend évidemment du niveau et du contexte de chacun, mais aussi des attentes et des besoins. Anna et Neus, qui défendent bec et ongle un modèle basé sur la personnalisation et des cours conçus "sur mesure", ne diront pas le contraire. "Quand on arrive dans un pays étranger, dont en plus on ne parle pas la langue, on est un peu perdu. Ne pas pouvoir exprimer avec précision ce que l'on veut ou ce dont on a besoin est parfois frustrant", observent elles. D'autant que "pour un adulte, c'est aussi le respect au sein de la société, ou l'image professionnelle qui est en jeu". Raisons pour lesquelles un test permettant de définir les besoins de l'apprenant est réalisé au préalable des cours, qui permettra de définir leur format, leur rythme et leur fréquence, "toujours en s'adaptant à l'élève". "Les premiers cours peuvent paraître difficiles mais ils sont aussi stimulants, car on observe des résultats palpables dès le début". "Apprendre une langue est une expérience enrichissante", complètent les fondatrices d'Idiomasvivos, "mais si cet apprentissage a lieu dans le pays où est parlé cette langue, c'est un vrai luxe". Les Français rencontrent ils des difficultés particulières pour apprendre l'espagnol ? "Les expats apprennent généralement l'espagnol bien plus vite qu'ils ne le pensent", répondent Anna et Neus... Mais s'il est vrai qu'on peut préparer une (bonne ?) paella -ou une (bonne ?) fideua- en une petite demie-heure, celle qui aura été cuisinée pendant 90 minutes n'aura pas la même saveur : il en est de même pour l'apprentissage d'une langue, fusse-t-il "amusant, ludique et dynamique".

 

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La crise du Covid, si elle a évidemment affecté le déroulement des cours, n'en a pas pour autant pris de court Idiomasvivos. "Seule la proportion entre présentiel et distanciel a changé", confirment Anna et Neus. Avec des élèves issus des directions de grandes entreprises françaises installées en Catalogne, actives dans des domaines allant du luxe à l'industrie lourde, en passant par l'entrepreneuriat digital et l'univers des startups, nos deux professeures sont plus que rodées aux sessions sur Skype, Zoom, Meet ou Hanghout, et s'amusent volontiers de certaines anecdotes relatives à cet enseignement à distance. "Nous sommes de toutes manières habituées à ce que nos élèves nous contactent 24 heures sur 24, pour résoudre un doute, demander un conseil ou simplement se renseigner sur un bon restaurant pour un dîner d'affaires", sourient-elles. "Les expatriés qui ont fait le choix de vivre à Barcelone ont souvent été motivés par sa situation géographique, son interconnection avec le reste de l'Europe et sa grande communauté internationale", estiment encore Anna et Neus. 

Français, anglais, espagnol... et catalan. Barcelone est à bien des égards une petite tour de Babel où, s'il peut être facile de perdre son latin, plus d'un expatrié apprend à jongler d'une langue à l'autre, selon le contexte. "Quand un étranger lie connaissance avec un Catalan, ce dernier lui parle généralement en espagnol, voire même dans sa langue d'origine. C'est la coutume !" nuancent à ce propos les créatrices d'Idiomasvivos. "Les familles avec des enfants sont celles qui ont généralement le plus de contact avec la langue catalane, enseignée à l'école". Et de conclure : "Barcelone a toujours cohabité avec le bilinguisme, c'est aussi cette richesse culturelle qui rend la ville si spéciale".


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