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La Diada du Coronavirus

diada 2020diada 2020
(ANC) Distance sanitaire de sécurité respectée dans les manifestations indépendantistes, comme ici à Lleida
Écrit par Francis Mateo
Publié le 12 septembre 2020, mis à jour le 12 septembre 2020

130 manifestations ont été organisées en Catalogne pour célébrer la "journée nationale" du 11 septembre. Une Diada privée de grands rassemblements pour cause de crise sanitaire. 


Ce ne sont pas les chiffres que l'on retiendra du 11 septembre 2020 en Catalogne, où la célébration de la "Diada" était évidemment soumise aux règles de la crise sanitaire. Cette "journée nationale catalane" était donc privée des grandes manifestations organisées ces huit dernières années, dont le mémorable rassemblement de 2014 avec 1,8 million de personnes regroupées dans les rues de Barcelone (600.000 manifestants l'an dernier). Une Diada minimaliste orchestrée par les deux grandes organisations indépendantistes, l'Assemblée Nationale Catalane (ANC) et Omnium Cultural, et placées sous deux grands thèmes : l'indépendance de la Catalogne et la libération des représentants politiques et associatifs (condamnés pour avoir organisé le référendum d'autodétermination du 1er octobre 2017). Neuf des accusés sont toujours en prison, et sept vivent en exil sous la menace d'un procès en cas de retour sur le territoire espagnol (dont l'ancien président de la Generalitat, Carles Puigdemont). Des messages unanimes ont été lancés à Barcelone, au pied de la statue de Rafael Casanova, symbole de la résistance catalane lors de la guerre de succession (1701-1714). La porte-parole de la Generalitat Meritxell Budó a exigé comme d'habitude "une réponse politique à un conflit politique, sans répression ni judiciarisation", alors que le président du Parlement de Catalogne, Roger Torrent, reprenait le flambeau de l'indépendantisme pour réclamer une "amnistie des prisonniers politiques et le droit à l'autodétermination". 


Incertitude en vue des prochaines élections

A priori donc, aucune fissure entre ces deux représentants des principaux partis alliés de la majorité au parlement catalan : JuntsXCat (de Carles Puigdemont et de son "substitut" à la présidence de la Generalitat, Quim Torra) et ERC (la gauche républicaine d'Oriol Junqueras, ex-vice président toujours emprisonné). Mais au-delà de cette symbiose affichée à l'occasion de la Diada, les couteaux sont tirées en vue des prochaines élections, dont on ignore encore l'échéance. Et pour cause : l'organisation de ce vote dépendra en grande partie de la décision du Tribunal Suprême sur le sort de Quim Torra, qui sera vraisemblablement destitué de sa présidence dans les prochains jours. Ses coreligionnaires sont partisans d'un maintien "symbolique" à son poste, et d'ignorer ainsi le jugement de la Cour Suprême. Ce qui ferait "gagner" près de six mois à l'actuel gouvernement. Face à cette stratégie de statu quo (et de flottement) préconisée par Carles Puigdemont (avec l'appui du parti de gauche altermondialiste CUP), la formation d'Oriol Junqueras préconise des élections anticipées au plus tôt pour redéfinir clairement les forces politiques du parlement. ERC espère ainsi reprendre le leadership. Les lendemains de la Diada s'annoncent conflictuels. 

francis mateo
Publié le 12 septembre 2020, mis à jour le 12 septembre 2020

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