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On a rencontré David Chapon, fondateur du Fhloston Paradise

David Chapon Fhloston Paradise AucklandDavid Chapon Fhloston Paradise Auckland
Écrit par Lepetitjournal.com Auckland
Publié le 26 janvier 2017, mis à jour le 26 janvier 2017

Arrivé il y a 10 ans en Nouvelle-Zélande, David est un frenchy multi-casquette. Ancien employé de banque, gérant du backpack Borders Beyond à Grey Lynn, fondateur du bar Fhloston Paradise sur Ponsonby Road, papa de 2 enfants (bientôt 3)? cet auvergnat nous raconte son parcours, ses projets et nous parle de sa vision de l'hospitality en NouvelleZélande.

 

Qui se cache derrière Borders Beyond & Fhloston Paradise ?

Je suis David Chapon, j'ai 43 ans, et je vis depuis 10 ans en Nouvelle-Zélande. Je suis auvergnat, marié à une irlandaise rencontrée à Auckland, papa de 2 enfants (bientôt 3) franco-kiwis ! Après avoir travaillé comme employé de banque, j'ai suivi une formation en restauration à Cannes et je suis parti m'installer en Nouvelle-Zélande. L'idée d'ouvrir un bar était déjà dans un coin de ma tête mais j'ai d'abord racheté un backpack, le Borders Beyond et ce n'est que 10 ans plus tard que mon rêve s'est concrétisé avec Fhloston Paradise.

 

Parle-nous de ton parcours d'expat' : pourquoi la Nouvelle-Zélande ?

Le voyage a toujours fait partie de ma vie : après une première expatriation en Ukraine, j'ai vécu quelques temps au Pays de Galles, au Kenya et à la Réunion. J'ai posé mes bagages à Auckland en 2006 avec mon frère. La Nouvelle-Zélande m'attirait car ça conciliait mer et montagne et ça me semblait plus cool que l'Australie. Ici les gens sont plus tolérants et solidaires, ils ne rejettent pas leur culture Maori. C'était un élément important à mes yeux.

 

Depuis ton arrivée, tu dirais qu'Auckland a bougé sous quels aspects ?

Il y a 2 changements majeurs qui me frappent depuis que je suis installé en Nouvelle-Zélande. La première est l'augmentation considérable du nombre de français. En 2006 nous étions à peine 3 000 inscrits au registre de l'Ambassade. Aujourd'hui nous sommes près de 9 000, et c'est sans compter ce qui ne sont pas enregistrés ainsi que les PVTistes, les étudiants etc. (ndlr : ce nombre ne représente qu'un tiers sans doute de la réelle présence française selon le site de l'ambassade française en Nouvelle-Zélande) Du coup les entreprises, les restaurants ou les boulangeries françaises se multiplient.

La deuxième c'est la migration d'Auckland en tant que supercity depuis la coupe du monde de rugby en 2011. Le nombre d'infrastructures, de restaurants et de bars a explosé. Avant des quartiers comme Britomart ou Winyard Quarter étaient vides et Ponsonby ne comptait que quelques bars qui accueillaient majoritairement des cadres trentenaires. Maintenant ce sont des coins tendances où les étudiants se retrouvent le week-end pour danser et boire des verres.

 

Créer une entreprise en Nouvelle-Zélande (dans l'hospitality), c'est facile ?

Créer une entreprise en Nouvelle-Zélande, il n'y a rien de plus facile. La seule chose pour laquelle ils sont très strictes c'est le nom. Ensuite il n'y a plus qu'à se connecter sur business.govt.nz et le tour est joué !

En ce qui concerne l'hospitality, le plus difficile est de s'adapter à la législation, en particulier si vous vendez de l'alcool. Les néo-zélandais boivent autant (sinon plus!) qu'ailleurs bien que la loi soit très stricte. Le plus souvent en cas de problème, la responsabilité incombe à ceux qui ont vendu les boissons (les bars) donc nous devons toujours surveiller le degré d'ébriété de nos clients. L'idée c'est de vendre de l'alcool sans que les gens soient saouls... D'autre part, ici les bars appartiennent souvent à des grosses chaînes. Leur organisation est donc la même que celle d'une grosse entreprise, ce qui est parfois loin de la restauration française plus empreinte de passion. Les opérateurs cherchent et élaborent sans cesse de nouveaux concepts et le nombre de bars / restaurants a considérablement augmenté ces dernières années, avec une exigence grandissante vis-à-vis du consommateur qui s'ouvre au monde et attend de nouvelles expériences.

La création pure de l'entreprise est rapide mais le concept est souvent plus long à trouver. Pour donner un exemple concret, j'ai lancé Fhloston Paradise avec mon associé en Août 2016 après qu'on m'ait approché en me signalant que l'endroit était vacant. On a signé en 2 semaines donc on a pas eu beaucoup de temps pour se préparer (ni réaliser !). D'habitude tu réfléchis à un concept puis tu essayes de trouver un lieu. Dans ce cas-là c'était le contraire : on a eu le lieu puis on a du réfléchir au concept.

 

Zoom sur ton dernier projet, peux-tu nous parler de Fhloston Paradise ?

Tout l'esprit de Fhloston Paradise réside dans le lieu. En plus d'un emplacement exceptionnel (le bar est situé sur Ponsonby, quasiment à l'angle avec K-road), on a eu la chance de découvrir que sous le placo, les murs étaient entièrement faits de kauri et de briques. Nous avons donc passé les premiers mois du projets à rénover le lieu pour faire ressortir son état originel. Le résultat est sublime, avec un esprit rustique et brut, un peu à la new-yorkaise. Les cocktails ont été conçus par des mixologistes et les bières artisanales (craft beers) choisies avec soin pour convenir à tous les budgets. On y sert même la célèbre «Lion Red», une bière populaire mais tellement locale !

L'esprit est de créer «le bar du coin» à Ponsonby. De faire en sorte que tout le monde s'y sente bien. Un dive bar en anglais. Une ambiance teinte des années 90 (ma jeunesse) où la musique fait écho pour tout le monde mais sans rentrer dans la caricature. Elégant mais sans être prétentieux, simple mais de qualité. Le troquet où tout le monde fredonne ou chante sur la musique car tout le monde connaît ce qui s'y joue. Le bar où même le jour de l'an, les gens ont un endroit calme pour discuter sans être assourdis pendant que d'autres sont sur la piste de danse !

 

Interview en bref :

Ce que tu voulais faire étant petit ? Commandant Cousteau

Ce que tu aimes le plus dans l'entrepreneuriat ? La liberté, et le fait de donner aux gens ce que je veux réellement sans être obligé d'atteindre des objectifs ou de réaliser un profit systématique : l'humain dans le commerce

La région en Nouvelle-Zélande que tu préfères ? Je ne les connais pas toutes mais j'aime beaucoup the East Cape et les Catlins

Ce qui te manque le plus de la France ? La famille et la possibilité de voyager dans plein de pays différents à 1h30 max de vol

Ce qui te manquerait le plus si tu devais quitter la Nouvelle-Zélande ? La simplicité des gens

Ton prochain pays d'expatriation ? Pas de projet précis... la France peut être ou l'Irlande

Ton cocktail préféré au Fhloston Paradise ? City Roots

Les 3 adresses que tu recommandes à Auckland ?Sidart, le Garde-Manger, Apero 

Un mot en maori ?Wh?nau (qui signifie famille, communauté, naissance) 

 

 

Infos :

Fhloston Paradise
44 Ponsonby Road, Grey Lynn, Auckland 1011
Ouvert du Mercredi au Dimanche de 16h à 3h du matin

Soirées « Give Back to Community » le Dimanche dès 16h
Prix exceptionnels : house drinks $5
Vous dépensez trop en semaine ? Faîtes-vous plaisir le Dimanche, c'est Fhloston Paradise qui régale !

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La rédaction lepetitjournal.com/auckland ? Jeudi 26 Janvier 2017

le petit journal auckland
Publié le 26 janvier 2017, mis à jour le 26 janvier 2017

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